Santé et soins 2


  • Pourquoi du gritt ?
  • La vaccination contre la variole.








Du gritt et des petits graviers pointus, Pourquoi ?                                                                                                           Par Thierry Lequeu



Notre canari ne possède pas de dents et, étant granivore, il va habillement, à l’aide de son bec, enlever l’enveloppe protectrice entourant les graines. Ces graines arrivent très vite dans le jabot. Dans celui-ci commence un processus de macération.

Un peu plus tard, lorsque la nourriture est trempée, elle quitte le jabot et se dirige vers le premier estomac. Dans celui-ci sont ajoutés les sucs digestifs et, la nourriture part ensuite vers le gésier. C’est l’endroit où ces aliments seront broyés.

Si l’oiseau ne possède pas ces substances dans son environnement , il s’en suivra progressivement un état de manque et sa condition physique risque de s’en ressentir.

L’oiseau ne digèrera plus les aliments de façon optimale. Cette nourriture, n’étant pas suffisamment préparée dans le gésier, ne profitera pas complètement à l’oiseau un fois arrivée dans les intestins.

Notre canari aura donc toujours besoin de trouver, dans son environnement, de petits graviers pointus afin de faciliter ce processus digestif. Le gritt est lui-même dissout par la digestion afin d’apporter notamment les oligo-éléments nécessaires. L’apport de gritt et de petits cailloux est d’autant plus indispensable que certains fonds de cage ne contiennent pas ces substances (copeaux de bois, litière pour chats,…).

Pensons-y afin d’éviter les problèmes.




La vaccination contre la variole.             Par Lequeu Thierry




Lors de discussions entre amateurs, il m’arrive encore fréquemment d’entendre cette phrase: « moi, cette année, je ne vaccine pas parce que j’ai un voisin qui ne l’a jamais fait et n’a jamais eu d’ennuis ».

Eh oui, malheureusement, il existe encore beaucoup d’amateurs qui ne perçoivent pas encore réellement le problème.

La petite histoire qui suit à été vécue par un amateur français. J’en ai résumé les phrases les plus importantes.

Monsieur X part en vacances le 15/08/1997, les oiseaux sont en volière, non vaccinés, évidemment. Durant cette période, un ami vient soigner ses oiseaux, c’est un éleveur de son club, donc pas de problème en perspective. En effet, à son retour pas de dégâts particuliers.

Le lendemain, lors du nettoyage de sa volière, il remarque un mâle ouvrant le bec de façon rapide. Il le fait voler, ensuite l’attrape, le porte à l’oreille et entend de petits râlements. Deux jours plus tard, deux autres oiseaux présentent le même symptôme mais beaucoup plus sérieusement. Monsieur X se rend vite compte qu’il se trouve devant un problème inhabituel. D’après la description de la maladie, un constat s’impose: la variole sous sa forme respiratoire. Sur les conseils d’autres éleveurs, il donne à ses oiseaux des antibiotiques. Sans résultat. Il perdra encore de nombreux jeunes. Il se décide alors à vacciner et très vite il se rend compte qu’après les sept jours nécessaires à l’immunisation, seul un mort est à déplorer. Il s’agissait d’un oiseau déjà malade avant la vaccination. Total des pertes: 70 % de son élevage. Monsieur X s’est rendu compte, à ses dépens, de l’utilité de la vaccination contre la variole.

Eh oui, cela n’arrive pas qu’aux autres !

Commentaires :

Monsieur X n’a pas vacciné en juin/juillet comme préconisé.

Monsieur X perd des jours précieux en administrant à ses oiseaux un antibiotique alors qu’il s’agit d’une infection virale. L’antibiotique ne luttera pas contre le virus. La seule utilité qu’il puisse avoir est de lutter contre une complication éventuelle, d’ordre bactériologique, de la maladie.

Mais qu’est-ce que la variole? Comment la dépister? Comment faire en cas de maladie? Que faire pour éviter qu’elle apparaisse dans nos élevages? Que penser des vaccinations homéopathiques? Comment procéder à la vaccination? Quand vacciner?

Qu’est-ce que la variole? C’est une maladie à virus touchant le canari et les espèces qui lui sont proches. Un virus est un agent pathogène, non visible au microscope, la matière vivante est nécessaire à sa multiplication. Les virus sont très petits (1/10000ème de millimètre). On peut les cultiver dans des milieux vivants .

Il faut savoir qu’aucun antibiotique ou sulfamide n’a d’effet sur les virus.

Nous connaissons, chez les canaris, deux types de variole.

La forme aiguë (cutanée)

La forme suraiguë (respiratoire)

La forme aiguë (cutanée): forme de variole se reconnaissant par l’apparition de boutons sur les parties exemptes de plumes (autour du bec, des paupières, sur les pattes et les narines), la mort survenant en général dans les 10 jours, si pas avant. La mortalité de cette forme de variole se situe dans les 95 %.

La forme suraiguë (respiratoire): L’évolution est très rapide, la mort survient dans les 48 heures, sans lésion externe apparente. La mortalité, sous cette forme avoisine les 100%. Le virus est très résistant et pourrait survivre un an en milieu extérieur.

Comment la déceler ?

La forme aiguë se décèle très vite car les pustules sont très visibles. Que ce soit au niveau des pattes, articulations, tête,…. Le diagnostique est vite fait.

La forme suraiguë ne laisse quant à elle pas de temps à l’amateur pour réagir. Aucune lésion visible, seulement un essoufflement important dû à une trachée très congestionnée et des épanchements de sang dans la boite crânienne.

Comment réagir en cas de maladie ?

Souvent tentée, en cas de maladie, par les amateurs négligents, la vaccination d’urgence ne permettra pas de sauver tous les oiseaux.

Les résultats seront toujours aléatoires et dépendront de la rapidité avec laquelle le virus se propage. Compte tenu de la période d’incubation et du temps nécessaire à la fabrication d’anticorps par le receveur, une période de 15 jours sera nécessaire afin de voir les résultats. En cas de forme suraiguë, un taux de mortalité avoisinant les 100% sera à redouter.

Que penser des vaccins homéopathiques ?

Certains vaccins homéopathiques existent et s’administrent dans l’eau de boisson. Si cette méthode est relativement aisée pour l’amateur, donc tentante, il semble toutefois qu’elle soit inefficace (d’après J. et M. Viguié).

Je pense, personnellement, la même chose car aucune étude sérieuse n’à été faite, à ma connaissance, sur ce sujet contrairement à l’utilisation du vaccin dit traditionnel.

Comment procéder à la vaccination ?

Si certains amateurs font appel à un vétérinaire, d’autres réalisent la vaccination eux– même.

Elle s’effectue en piquant au travers de la membrane alaire de l’oiseau, dans la partie jaune (et ce, afin d’éviter toute hémorragie). L’utilisation d’une double aiguille (livrée avec le vaccin) sera nécessaire en vue du bon déroulement de l’injection.

Lorsque l’on est débutant, l’idéal est de se rendre chez un amateur plus expérimenté pour se faire expliquer, de visu, la manière de procéder.

Certains amateurs utilisent entre chaque vaccination un briquet pour flamber l’aiguille dans le but de la stériliser. ATTENTION, par cette opération vous risquez de tuer le vaccin et l’effet sera nul. Donc stériliser oui, mais l’aiguille doit être froide lors du « trempage » de celle-ci dans le vaccin.

Comment s’assurer que l’opération soit réussie?

Après une semaine, nos canaris devront présenter, à la place de la piqûre, une petite protubérance, signifiant que l’organisme a réagi au vaccin. Nos oiseaux seront donc immunisés.

Recommandation importante.

Il faut veiller à réaliser l’opération en une seule fois car il serait très imprudent de placer des oiseaux vaccinés en présence d’autres spécimens non vaccinés.

Quand vacciner ?

Le plus tôt possible, après la saison d’élevage lorsque les derniers jeunes auront au moins cinq semaines (avant cette période, ils ne seraient pas capables de se créer une immunité).

Que faire pour limiter les risques de contamination ?

Évitez la présence de moustiques. L’emploi d’une moustiquaire est à conseiller.

Évitez les eaux stagnantes à proximité de vos élevages. Le petit étang avec des poissons rouges à côté de la volière est si joli, mais tellement dangereux car il constitue un véritable paradis pour les moustiques.

Évitez le contact avec des oiseaux en liberté.

La lumière attire les insectes le soir. Évitez donc de laisser les fenêtres ou la porte de votre local sans protection.

Et pour terminer, la vaccination.