Art divers 2


  • La coloration des canaris.
  • Les mutations, à quand la prochaine?
  • La forme du canari de couleur.
  • Excusez-moi monsieur, mais il ne chante pas !







La coloration des canaris.                     Par Thierry Lequeu


                                                    Photo Dirk De schinkel

Un peu d’histoire.

Avant de parler de la coloration proprement dite, un peu d’histoire est toujours utile.

Nous connaissons chez nos canaris trois couleurs de fond: jaune, rouge et blanc.

Il faut savoir que la couleur originelle de notre canari est le jaune. Il est bien loin ce petit oiseau gris-vert rapporté par les navigateurs du siècle passé.

Le blanc, qui est en réalité est une absence de couleur, est apparu un peu avant 1700 en Autriche. Il semble ensuite qu’il ait disparu pour ne réapparaître qu’après 1900.

Le blanc dominant, lui, revint simultanément en Allemagne et en Nouvelle Zélande. Plus ou moins à la même période, en Grande-Bretagne, un autre type de blanc, que l’on appela plus tard: blanc récessif, se révéla.

Jusqu’en 1925, nous connaissions plusieurs variétés de canaris, mais uniquement dans deux couleurs de fond. Quelques années plus tard, plusieurs éleveurs envisagèrent de croiser nos canaris avec d’autres variétés, espérant de ce fait acquérir de nouveaux caractères, et, pourquoi pas, de nouvelles couleurs.

Parmi les nombreux croisements réalisés, il s’avéra qu’un croisement produit un oiseau ayant gardé de nombreuses caractéristiques de notre canari, mais également la possibilité de fixer le pigment rouge. Vous aurez compris qu’il s’agit d’un croisement entre le canari et le tarin rouge du Venezuela.


  Ainsi donc, la couleur rouge de nos canaris n’a pas pour origine une mutation, mais est le résultat d’une hybridation, et ensuite d’une sélection sévère en vue d’obtenir les oiseaux que nous connaissons actuellement: les canaris à fond rouge. Malheureusement, étant donné que notre canari n’a acquis que la possibilité de fixer les caroténoïdes rouges, il sera nécessaire de les lui fournir dans son alimentation. Il ne faudra jamais oublier que le facteur jaune et le rouge, tout en étant indépendants l’un de l’autre, interviennent dans la coloration du canari à fond rouge.

Génétiquement parlant, nos canaris sont toujours renseignés avec la mention J+/J+. Il me semble, et je ne suis pas le seul à le penser, qu’ il serait logique que l’appellation J/J (double facteur jaune) devrait mieux convenir étant donné que les oiseaux sont sensés fixer plus de caroténoïdes . Nous pouvons même penser que la situation intermédiaire J+/J pourrait également être envisagée (à signaler à cet effet, un très bon article écrit par monsieur Jean Humier du CACC, intitulé: «La génétique du rouge»). Dans tous les cas, la couleur de base jaune, possédée par le canari, influencera variablement le phénotype «rouge» du canari.

Les facteurs: intensif, schimmel et ivoire, influenceront également le dépôt de caroténoïdes. Le facteur ivoire, quant à lui, réduit la quantité de lipochrome et le replace autrement dans le plumage. L’oiseau nous paraîtra donc plus pâle et d’une autre tonalité. Il est à noter que les schimmels et les ivoires ont un plumage plus fourni et généralement plus homogène; comme quoi, la charge en lipochrome intervient dans la qualité du plumage.

Donc, surtout attention lors de nos accouplements, de tenir compte de tous ces paramètres afin de ne pas augmenter inconsidérément la charge en lipo au détriment de la qualité du plumage.

Les canaris que l’on trouve actuellement, se colorent très facilement par adjonction de carotène dans l’alimentation.


Qu’est-ce qu’un caroténoïde?

Les caroténoïdes sont des pigments jaunes (xanthophylle) ou rouges (canthaxantine,…), insolubles dans l’eau mais bien dans les lipides (graisses). De nombreuses fleurs et fruits doivent leur couleur aux caroténoïdes. Ces pigments ne sont pas seulement une source de couleur mais aussi de vitamine A (indispensable à la croissance).

Les couleurs jaune et rouge sont dues aux caroténoïdes:

La lutéine pour le jaune.

Le carotène pour l’orangé.

La canthaxantine pour le rouge.

Ces pigments sont absorbés par les oiseaux, passent dans le sang, ensuite dans la peau avant de se déposer dans les plumes. L’excédent est éliminé naturellement.


Pourquoi colorer artificiellement?


La quantité de pigment que notre canari est capable de fixer dépend de caractères héréditaires, donc naturellement susceptibles d’une sélection. Anciennement, les éleveurs coloraient leurs oiseaux avec des pigments naturels (carottes, pétales de soucis, tagètes,…………). Mais de sélection en sélection, notre canari fut capable d’en fixer tellement qu’il devenait impossible de lui en fournir naturellement. On ne peut en effet nourrir nos oiseaux uniquement de carottes ou autres caroténoïdes. L’emploi de pigments artificiels fut donc nécessaire afin d’intensifier cette couleur.

Une autre raison de colorer nos oiseaux fut qu’il eut été impossible de différencier, dans le temps, les amateurs colorant naturellement et les autres. Il y a quelques années, lorsque la coloration au nid n’était pas autorisée, nos éleveurs avaient la possibilité de trier leurs oiseaux à leur juste valeur. Il est dommage que la venue du colorant ait empêché cette possibilité. Il n’y a plus que les éleveurs de mosaïques qui peuvent encore sélectionner avant, étant donné que la coloration s’effectuera seulement après plus ou moins quarante jours.

Quels sont les types de pigments disponibles sur le marché ?

Nous trouvons aujourd’hui plusieurs types de colorants de synthèse.

Le carotène: poudre orange foncé, donnant une coloration rouge-orangé à forte dose, mais ne suffit pas à assurer une coloration rouge maximale. Il est souvent utilisé en complément.

Le carophyl rouge (canthaxantine): poudre violacée. Il nous donne un rouge intense.

Les mélanges tout préparés (bogena): produit réalisé à partir de substances classiques mais plus facilement quantifiable.

Il existe également des pâtées colorées prêtes à l’emploi. Les amateurs ne semblent pas entièrement satisfaits de ce type de produit. Il semblerait que la coloration ne soit pas suffisante.

Mais quelles sont les quantités de colorant fixé par le canari ?

Comme nous l’avons dit plus haut la capacité de fixation du pigment est obtenue par sélection et donc, chaque oiseau ne réagira pas de la même manière en présence d’une quantité identique de colorant. Afin de bien comprendre, prenons une échelle de 1 à 10:

Un oiseau A peut fixer 4 mesures de colorant.

Un oiseau B peut fixer 8 mesures de colorant.

Si l’on donne 8 mesures de colorant aux oiseaux A et B, ceux-ci vont réagir différemment.

L’oiseau A fixera 4 mesures, le reste sera soit stocké dans ses graisses ou certains organes, mais plus dans ses plumes. Nous en conclurons que le surplus de colorant est gaspillé.

L’oiseau B stockera 8 mesures. Il n’y aura donc pas de gaspillage et il sera mieux coloré.

Un excès est-il nocif ?

Les caroténoïdes sont connus pour être inoffensifs. Nous en trouvons d’ailleurs dans notre alimentation (confiseries, charcuteries, boissons,…). Nous en consommons énormément mais cela n’a rien à voir avec la quantité que peut ingérer un oiseau. Certains amateurs n’ont pas conscience de la concentration en colorants des produits industriels. Bien que rien ne prouve réellement qu’il y ait un risque, il est totalement ridicule de donner des quantités de l’ordre de 50 fois la dose prescrite. Cela ne sert qu’à alléger le portefeuille.

Une tasse pleine est une tasse pleine, inutile de verser un seau de dix litres dedans, elle n’en contiendra pas plus.

Quelles peuvent être les causes d’une mauvaises coloration ?

Un état maladif influencera la coloration, et spécialement au niveau des intestins qui en affecteront l’assimilation.

Certaines graines contenant des mycotoxines peuvent entraîner une mauvaise coloration.

La vitamine A, en excès, très proche chimiquement des caroténoïdes, pourrait être fixée à leur place.

Quels sont les principaux défauts rencontrés en concours?

Une couleur insuffisante tendant vers l’orangé.

Une coloration trop prononcée entraînant des reflets violacés.

Un manque d’uniformité dans la couleur.

Des oiseaux bicolores.

Les oiseaux présentés en concours seront des mâles intensifs ou schimmels (anciennement appelés saumon).

La coloration devra être bien faite, la distribution sera journalière et la composition de la préparation identique. Il est évident que le laisser-aller pendant la période de coloration se paiera cash sur la table de jugement.


Quand colorer les oiseaux ?

Pour les oiseaux adultes, le meilleur moment est juste avant la mue. Par la suite une coloration d’entretien sera nécessaire pour pallier à une plume arrachée.

En ce qui concerne les jeunes, la coloration se fait au nid, il faut savoir que les rémiges et rectrices au nid sont celles avec lesquelles nos oiseaux se présenteront aux expositions.

Pour les mosaïques, le standard demandant des rémiges et rectrices non colorées, la coloration débutera lorsque ces plumes seront poussées, c’est-à-dire à plus ou moins quarante jours.

Quelles sont les méthodes de coloration, et quelles sont les mesures à respecter?

La coloration dans l’eau:

Cette méthode très efficace est malheureusement très salissante. La dose à utiliser sera de 1 gr de canthaxantine par litre d’eau. Attention: pour permettre une stabilité à long terme de la canthaxantine, celle-ci est entourée de paraffine. La paraffine fondant vers 30 à 40° C, le colorant sera seulement libéré par l’oiseau après son absorption. Malgré tout, certains éleveurs diluent dans un peu d’eau chaude ce colorant et, ensuite refroidi, ils l’incorporent dans l’eau.

Une méthode pour gagner du temps est de préparer une solution concentrée à garder au frigo maximum 4 jours, et de la diluer chaque jour, dans de l’eau pure, à dilution égale, évidemment.

La coloration dans la pâtée:

Cette méthode est couramment utilisée. Le seul problème est de veiller à ce que les oiseaux mangent tous la pâtée. Problème que l’on ne rencontre pas avec l’eau.

Voici quelques types de colorations proposés par des éleveurs:

100 grammes de caroténoïdes à 10 % dans 500 gr de sucre (la dose sera d’une cuillère à café par jour pour 50 oiseaux) dans la pâtée.

Ou 100 grammes de canthaxantine dans un kilo de semoule de blé fine. Ajouter une cuillère à soupe de ce mélange à la pâtée de cinquante canaris .

Ou dans un bol de couscous on incorpore 5 gr de carophyl red et5 gr de bogena. On verse de l’eau chaude sur l’ensemble et on mélange (une fois refroidi), avec un kilo et demi de pâtée.

Ou dans un récipient, on mélange 28 gr de bogena à un kilo de pâtée. Cette pâtée est mélangée à un kilo de rusk et à un kilo de carottes râpées. Donc 1/3 pâtée, 1/3 rusk, 1/3 carottes râpées.

Ou pour éviter les risques de mauvaise coloration dans la pâtée, on peut également l’incorporer dans l’eau et la pâtée simultanément.

Mettre 4 gr de carophyl rouge dans le kilo de pâtée, et la solution liquide, 1gr de colorant dans un litre d’eau.

Les caroténoïdes vendus dans le commerce et reconnus comme «purs», sont des préparations concentrées, et le dosage sera en réalité une affaire de «doigté». Il existe des compositions diluées qui permettent un meilleure dosage, mais celles-ci sont naturellement plus onéreuses.

Il va sans dire que certains amateurs maîtrisent parfaitement les techniques de coloration .

Certaines préparations contiennent même des caroténoïdes jaunes afin d’accentuer la couleur.

Le bogena en est un exemple.

Choisir la coloration dans la pâtée semble donc plus facile, mais de nombreux amateurs préfèrent donner le colorant dans l’eau également. Ils s’assurent de la sorte une coloration plus régulière.

Je terminerai cet article en rappelant que les colorants sont sensibles à la lumière et que les conditions de stockage sont très importantes. Gardez les dans un endroit sombre, sec et frais.



Les mutations. A quand la prochaine ? Par Thierry lequeu


Afin de bien appréhender cet article, il me semble important de comprendre ce que l’on entend par mutation.

Une mutation consiste en une altération d’un ou de plusieurs chromosomes entraînant, de ce fait, une modification du phénotype de l’oiseau. Nous ne parlerons de mutation que lorsqu’un caractère nouveau, transmissible à la descendance, apparaîtra.

Les mutations qui nous intéressent chez le canari de couleur concernent principalement le plumage. On y retrouve toujours les mêmes mécanismes concernant le dépôt de caroténoïde ou le dépôt de mélanine. Cela est valable pour tous les êtres vivants. Rien ne s’oppose donc à ce que des mutations déjà signalées dans certaines espèces se retrouvent dans d’ autres.

Plusieurs conditions doivent être réunies pour avoir des chances de les fixer:

Il faut que l’espèce soit élevée en grand nombre.

Il faudra un élevage en consanguinité, ce qui favorise l‘apparition d‘une nouvelle mutation.

Il faudra que l’éleveur possède les connaissances suffisantes pour s’apercevoir de l’apparition de celle-ci.

A quels types de mutations doit-on s’attendre?

Mutations concernant le caroténoïde.

Les nuances varieront du rouge à l’orangé en continuant sur le jaune et se terminant par le blanc. Le dépôt des pigments caroténoïdes étant une étape beaucoup moins précise que le dépôt des mélanines, une mutation de ce caractère sera beaucoup plus rare.

Mutations concernant la mélanine.

Comme je l’ai dit plus haut, le dépôt de mélanine est une étape beaucoup plus complexe qu’un dépôt de caroténoïde. De nombreux gènes entrent en compte lors de la formation et du dépôt de celles-ci.

Pour comprendre les mutations intervenues, ou à venir, chez nos canaris, il est important de bien assimiler le mode d’action de certains gènes. Il faut savoir que les chromosomes contiennent un nombre important de gènes dont le rôle commence, peu à peu, à être connu. On peut dire, à l’heure actuelle, que certains gènes interviennent dans la structure de la plume, d’autres contrôlent le dépôt de mélanine ou encore localisent ce dépôt.

Commençons par les gènes intervenant dans la structure de la plume. Ils décideront de la couleur, de l’implantation , de la consistance du plumage. Il est évident que si une altération intervient déjà à ce stade, le phénotype de l’oiseau en sera inévitablement modifié. La couleur du plumage dépend de ces gènes tout comme les frisures ou les huppes de certains oiseaux.

Nous trouvons ensuite des gènes de contrôle. Comme leur nom l’indique, ils contrôlent l’action d’autres gènes.

Il suffit de regarder une plume de paon pour se rendre compte de l’importance de ces gènes et de l’effet direct qu’une mutation peut avoir sur le phénotype d’un oiseau. Le gène de contrôle interviendra par exemple, lors du dépôt de pigment dans les plumes. La mutation pastel en est un exemple.

Nous trouvons également des gènes de localisation. Cela explique pourquoi une plume pousse à une place bien précise et pas à une autre. Ce qui explique la localisation ainsi que de la répartition de la couleur dans le plumage.

Une modification, ou altération, d’un de ces gènes entraîne, à coup sûr, une modification du phénotype de l’oiseau.

Outre ces trois types de gènes, d’autres nous intéressent également. Nous avons entre autres des gènes influençant l’action d’autres. Nous avons aussi des gènes qui peuvent perdre de leur efficacité, d’où une action affaiblie entraînant la modification d’un caractère.

Comme vous pouvez le constater une simple altération du patrimoine génétique d’un canari peut avoir une influence énorme sur l’oiseau. C’est ce qui me permet d’ affirmer que nous sommes devant un réservoir immense de surprises en tout genre, et que notre hobby sera en éternelle évolution.



La forme du canari de couleur.                          Par Thierry lequeu





                 Quoi de plus beau qu’un oiseau présentant une forme idéale. Avant même de pouvoir juger la couleur, la forme d’un oiseau est certainement la chose qu’un juge remarque directement. L’impact psychologique provoqué par un oiseau à la forme impeccable est quelque chose de primordial. Il est impensable d’attribuer un titre à un oiseau ne présentant pas une bonne forme, même si la couleur est impeccable. N’oublions jamais qu’une exposition est un concours de beauté et dans un concours de beauté les belles formes sont toujours appréciées (il suffit de regarder le concours de Miss Belgique).




Étudions donc cette forme si importante (pour nos oiseaux évidemment).

Quand l’on parle de forme, on ne peut la dissocier avec la taille de l’oiseau. La tenue de l’oiseau sur le perchoir sera également très importante, car un oiseau de bonne forme peut très bien, par un mauvais maintien, perdre ce qu’il a gagné d’un côté.


Quelle est la forme idéale que doit avoir notre canari de couleur?

La tête: celle-ci doit être bien ronde avec les yeux dans l’axe du bec. De nombreuses remarques concernant la forme sont localisées au niveau de la tête dont les plus répandues sont : tête plate, pincée, sourcils, cornes, bec pas à longueur .

Tête plate: cela signifie que le dessus de la tête de notre oiseau est aplati, disgracieux. On appelle parfois cela également « front fuyant ».

Tête pincée: dans ce cas, l’oiseau présente une tête en forme de triangle ou beaucoup trop fine. Lorsqu’on regarde notre oiseau de face ce n’est pas une petite boule que nous voyons mais un triangle. L’expression tête pincée s’applique également aux oiseaux présentant une tête plus mince en son centre. Genre )(.

Le plumage recouvrant la tête peut, par une longueur excessive, provoquer ce que l’on appellera des «sourcils». Ceux-ci passant au dessus de l’œil nous donne un effet disgracieux tout comme les plumes débordant derrière l’œil appelées «cornes».

Les yeux de notre canari se doivent d’être ronds et pas «bridés», ils doivent se situer dans le prolongement du bec (plus précisément dans le prolongement de la ligne formée par les deux parties du bec).

Le bec est également une partie très importante pouvant, s’il n’est pas parfait, donner à notre oiseau un aspect réellement rebutant. Il ne doit pas être trop long ni effilé, ni trop fort style «bouvreuil de Sibérie». Le mandibule supérieur devra se reposer parfaitement sur le mandibule inférieur.

La tête de notre oiseau doit être en harmonie avec le corps du canari et ne pas choquer suite à une disproportion tête/corps. Il ne peut y avoir de cassure trop nette entre la nuque et le corps. Le manque de cassure est également un défaut et rend le dos de notre oiseau trop droit. Le croquis plus haut nous montre une forme parfaite.

Le corps: lorsqu’on parle du corps de notre oiseau nous pensons d'abord à la taille. Notre canari ne sera pas trop petit ni trop grand. La taille idéale se situera entre 13,5 et 14,5 avec, évidemment, une taille standard de 14 cm. La grandeur du corps devra s’harmoniser avec l’ensemble. Celui-ci ne sera pas trop maigre et présentera des formes arrondies mais pas proéminentes.

Un canari trop gras présentera au niveau de la poitrine un excès de graisse déformant celui-ci (ce défaut est souvent héréditaire).

Le dos de l’oiseau devra présenter un léger arrondi vers le haut et certainement pas vers le bas (dos creusé).

Le plumage ne devra pas être trop court ni trop long au risque de modifier la forme notamment au niveau des flancs et de la poitrine. Les ailes doivent être fermées et de même longueur en se touchant aux extrémités. La queue devra être à longueur. Une queue trop longue donne un aspect effilé à l’oiseau, l’inverse le grossit.

Les pattes: elles ne devront pas être trop courtes (style gloster) ni trop longues (style bossu). Le plumage de celles-ci ne devra pas être trop long (bottes).

En résumé, je dirais que si tous ces points sont réunis, cela est parfait. Néanmoins, il faut reconnaître que la forme idéale n’est pas facilement acquise. L’important sera toujours d’avoir une harmonie entre les différentes parties du corps. Dans un oiseau imparfait ce qui choquera sera toujours le défaut se démarquant de l’ensemble. Je me souvient, il y a quelques années, avoir exposé un stam dont les oiseaux présentaient le même défaut et finalement ce défaut donnait une impression d’harmonie. Donc la règle primordiale est de ne pas «choquer».

Nous ne pouvons pas clôturer cet article sans parler du maintien. En effet l’oiseau a parfois beau avoir une forme exemplaire, s’il se maintient mal le corps s’en trouvera modifié et des défauts temporaires apparaîtront. Le maintien idéal est de 45° par rapport à l’horizontale.

Sur ce croquis j’ai repris les défauts les plus courants.



Excusez moi Monsieur, Mais il ne chante pas !           Par Thierry Lequeu



Nous sommes toutes et tous amateurs de canaris, et évidemment, de temps à autre un acheteur désirant acquérir un oiseau chanteur se présente à notre porte. Quelques jours après, celui-ci revient en se plaignant que le canari ne chante pas ou plus.

Je désirerais, par cet article, attirer l’attention de l’amateur néophyte lorsque celui-ci est amené à vendre un oiseau pour le chant.

Pourquoi l’oiseau chante-t-il ? L’oiseau, par son chant, exprime un bien-être. Son chant lui permet de faire la cour à une femelle éventuelle, ou tout simplement de montrer sa supériorité à un autre mâle.

Un canari chante-t-il toute l’année ? Non , de août à octobre l’oiseau mue. En effet, une fois par an, l’oiseau renouvelle son plumage tout comme nous changerions de vêtements par ce qu’ils sont usés. Durant cette période cruciale, l’oiseau ne chante plus. En effet, celui-ci en est très fragilisé et ne peut donc pas s’extérioriser.

Il arrive fréquemment que l’acheteur néophyte, tout en se plaignant du chant, constate que l’oiseau perd ses plumes en permanence. Pourquoi? Il faut savoir que le mécanisme de la mue se déclenche lorsque la longueur des jours tend à diminuer. L’oiseau est un être vivant, et comme tout être vivant, il a un rythme de vie à respecter. En appartement il arrive fréquemment que la durée d’éclairage soit tout à fait irrégulière et l’oiseau perd toute notion de saison. Il aura continuellement des mues accidentelles entraînant inévitablement un arrêt du chant.

Pourquoi un oiseau ne chante pas ?

-Est-ce un mâle ou une femelle ? Le mâle chante la femelle pépie. Il arrive quelque fois q’une femelle chante mais cela ne vaudra jamais le chant d’un mâle.

-L’oiseau se sent-il à l’aise dans son environnement? Il doit d’abord se familiariser avec son nouvel environnement:sa cage, l’ emplacement de celle-ci, les nouveaux visages, les bruits ambiants,… lorsqu’il se sentira à l’aise il chantera. Cette période d’adaptation varie d’un oiseau à l’autre.

-Il ne faut pas être un spécialiste pour se rendre compte qu’un oiseau apercevant un chat ou tout autre animal évitera de se faire remarquer, c’est son instinct de conservation qui lui dicte sa conduite.

-L’emplacement de la cage ne convient pas. Il est courant de constater qu’un oiseau qui ne chantait pas retrouve le chant uniquement après avoir changé l’ emplacement de sa cage.

-Une porte trop proche avec son va-et-vient peut perturber l’oiseau.

-Un emplacement sujet aux courants d’air est à proscrire.

-L’alimentation doit être variée et équilibrée. N’oublions jamais que l’oiseau est un granivore.

-Un problème respiratoire peut également être la cause du mutisme de l’oiseau.

-Ne laissez pas seul votre oiseau parlez lui, il vous reconnaîtra et chantera.

-L’oiseau est trop vieux. Vers les 7 ans, l’intonation du chant du canari diminue fortement.

-Les odeurs de cuisine et les gros écarts de température sont très néfastes pour l’oiseau. Il est fréquent de constater que, bien souvent, la cage de l’oiseau se trouve au- dessus d’un appareil de chauffage. Cela est très nocif.

-Manque d’écolage. Un oiseau qui n’a jamais entendu chanter un de ses congénère ne vous donnera jamais entière satisfaction.

-Il n’est pas rare, qu’à la vue d’une personne, l’oiseau arrête de chanter et, une fois celle-ci repartie, notre ami reprenne ses roucoulades. Un oiseau peut avoir enregistré un souvenir malheureux lié à cette personne.

-L’oiseau peut également se lasser de n’avoir jamais de femelle à séduire, il peut se sentir frustré et refuser de chanter. Présentez-lui une femelle et celui-ci chantera de nouveau.

                            Je pense avoir, par ce petit article, éclairé certains amateurs. N’hésitez pas à photocopier ce petit aide mémoire et à le remettre à l’acheteur éventuel, cela l’aidera certainement à trouver une solution au problème de chant de son canari.