ART  élevage  page 3.


  • Le canari mâle ou femelle.
  • Pourquoi éviter l’emploi de certains produits tels l’ocecoxyl, ou l’ESB 30 pendant la reproduction ?
  • Problèmes de baguage ?
  • Exemple de préparation à l'élevage.
  • La souris: hôte indésirable.



Le canari mâle ou femelle ?        Par Thierry Lequeu



Pour un débutant il n’est pas toujours évident de former des couples. En effet, les mâles et les femelles se ressemble beaucoup. La solution sera donc en premier lieu l’observation. Le mâle chante et la femelle pousse de petits cris, on dit qu’elle pépie.

Les mâles sont également plus agressifs. En période de reproduction, de mars à juillet, il est aisé de reconnaître les mâles des femelles en soufflant sur les parties génitales. . Une visite chez un éleveur sera intéressante afin que celui-ci vous montre comment souffler sur l’oiseau. Il faut en effet prendre l’oiseau en main, le retourner et souffler sur le bas ventre.






En période de repos ( de juillet à mars ) , la différence s’atténue et la confusion est dès lors possible. Nous conseillons donc aux jeunes éleveurs de baguer les canaris qui chantent avec des bagues ouvertes de couleur. Ces bagues sont en vente chez tous les oiseleurs.

Chez le canari, c’est la femelle qui détermine le sexe, contrairement à la race humaine.

La femelle sera donc XY et le mâle XX. Cela n’a pas beaucoup d’importance pour l’instant mais nous constaterons l’importance du X et du Y dans notre chapitre traitant de génétique.





Pourquoi éviter l’emploi de certains produits tels l’ocecoxyl, ou l’ESB 30 pendant la reproduction ?

Par Thierry lequeu


Les antibiotiques et les sulfamides sont utilisés comme anti-infectieux chez nos oiseaux. Si les antibiotiques ne rendent pas stérile comme il est souvent dit dans notre hobby, il n’en est pas de même pour certains sulfamides associés à des anti-foliques (contre la production d’acide folique) . L’association de sulfamides et d’anti-foliques a une action anti-microbienne accrue. Les anti-foliques utilisés sont très souvent la pyriméthamine ou le triméthoprime.

L’association de ces produits aux sulfamides est active sur de nombreux germes et sur divers protozoaires ( lankesterellose des jeunes).

L’acide folique (vitamine B9 anti-anémique) est indispensable à la prolifération des microbes, mais il est également nécessaire pour la croissance et le métabolisme de certains acides aminés. Il se trouve notamment dans la viande, le foie , les verdures,…. Une carence , ou un manque causé par les anti-foliques, entraîne un ralentissement de croissance, l’augmentation de la mortalité en coquille, la paralysie dans les premiers jours de vie, la stérilité momentanée.

Donc, afin de limiter les problèmes, évitons-en l’emploi pendant l’élevage. ( pour les reproducteurs évidemment)







Problèmes de baguage ?                       Par Thierry Lequeu





Une saison parfaite, cela n’existe pas. Malgré tous les soins apportés, quelques problèmes peuvent toujours intervenir et notamment au moment du baguage.

Le baguage de nos oiseaux se réalise généralement vers le cinquième jour. Le problème est qu’il y a encore de nombreux amateurs qui respectent cela à la lettre. C’est une grosse erreur. Le baguage doit s’effectuer lorsque les jeunes sont suffisamment grands pour que la bague ne glisse pas d’elle-même. Cette opération peut même intervenir après quatre jours seulement. Il est également possible qu’il faille attendre 7 à 8 jours pour baguer, mais cela est plus rare. Si l’oiseau n’est pas bagué endéans les 8 jours, il y aura fort à parier que l’oisillon ne tiendra pas le coup et qu’un problème bactérien ou viral soit en cause.

Certains amateurs baguent leurs oiseaux au soir, je pense que c’est une erreur, la femelle peut se rendre compte le lendemain matin de l’opération et, si elle refuse celle-ci, les jeunes seront aussitôt éjectés hors du nid. Je pense que la meilleure solution est le baguage matinal. Cela permettra une surveillance durant l’avant-midi et l’expérience m’a prouvé que si les jeunes n’étaient pas éjectés dans les deux à trois heures qui suivent, l’opération était réussie.

Il faut savoir que contrairement à ce que pensent certains amateurs, une femelle qui éjecte ses jeunes n’est pas une mauvaise femelle. Au contraire, il s’agit d’une femelle trop soigneuse qui refuse que son nid soit encombré de «déchets» et elle s’efforcera de nettoyer celui-ci du mieux possible.

L’attention de l’éleveur devra donc se porter, au moment du baguage, sur la propreté du nid. Un nid impeccable, sans petites fientes sur les côtés, devra attirer l’attention de l’éleveur et il est vivement conseillé de contrôler, après le baguage, que les rejetons, ou plutôt les bagues accompagnant les rejetons, ne soient pas éjectés. Dans le cas où, systématiquement, les jeunes sont rejetés, la meilleure solution sera de transférer ceux-ci dans un autre nid. Une solution préventive peut être effectuée avant le baguage. Il s’agit de disposer quelques graines sur les bords du nid avant le baguage car, si la femelle se rend compte que ses jeunes font leurs fientes à l’extérieur, il n’y aura généralement plus de problème. Vous aurez certainement constaté que lors du baguage (9 fois sur 10) votre petit protégé vous laisse un cadeau dans la main, profitez-en et disposez-le sur les bords du nid, cela évitera souvent les problèmes d’éjection car on parvient, par cette opération, à leurrer la femelle.

Il paraîtrait que les oiseaux ne perçoivent pas la couleur bordeaux, et certains amateurs, en cas d’éjection hors du nid, colorent les bagues au vernis à ongles. Je ne puis affirmer si cette technique est réellement fiable. Mais certains en sont convaincus.

Il faut reconnaître que dans la plupart des cas, lorsque la femelle est baguée elle-même, elle ne rejette que rarement ses jeunes. Encore une fois ici, ce sera l’observation qui permettra d’éviter le pire.




Voici un exemple de tableau de préparation à l’élevage.                                                              Par  Thierry lequeu



 1ère semaine
 9h30 9° ESB3   5 jours (si nécessaire)
 Séparer les males, nettoyer le matériel, désinfecter et désinsectider
 2ème semaine
 10h00 10° Choline 4 jours
 
 3ème semaine
 10h30 11° ESB3   5 jours ( Si nécessaire)
 Cure de vitamine, 2 jours avec, 2 sans
 4ème semaine
 11h00 12° Choline 2 jours
 Idem
 5ème semaine
 11h30 13° Antibiotique si nécéssaire minimum 15 jours
 Idem
 6ème semaine
 12h00 14°  Idem
 7ème semaine
 12h30 15°  Séparer les femelles+vitamines
 8ème semaine
 13h00 16° Choline 2 jours
 Désinfecter et pulvériser les femelles ( poudre)
 9ème semaine
 13h30 17°  
 1ème semaine
 14h00 18°  Accouplement.


Dosage : ESB3 1,5 g / litre d’eau, Choline (Sédochol) 10 ml / litre d’eau.

Ne pas oublier de donner de la pâtée aux femelles 1 jour sur 2, les 7 premières semaines, ensuite, tous les jours, les 2 semaines précédant les accouplements.

Donner de la pâtée aux mâles 1 fois par semaine ( un mâle trop gros sera paresseux pour la reproduction).

En dehors des périodes durant lesquelles on administre un médicament, un morceau de pomme est le bienvenu.

De temps en temps aussi, un peu de vinaigre de cidre ( une cuillère à soupe par litre d’eau) dans l’eau de boisson est un plus.

Pour les oiseaux colorés, si vous ne donnez pas de colorant en période de repos, n’oubliez pas de recommencer une quinzaine de jours avant la ponte, un jour sur deux!

Dosage : ESB3 1,5 g / litre d’eau, Choline (Sédochol) 10 ml / litre d’eau.

Ne pas oublier de donner de la pâtée aux femelles 1 jour sur 2, les 7 premières semaines, ensuite, tous les jours, les 2 semaines précédant les accouplements.

Donner de la pâtée aux mâles 1 fois par semaine ( un mâle trop gros sera paresseux pour la reproduction).

En dehors des périodes durant lesquelles on administre un médicament, un morceau de pomme est le bienvenu.

De temps en temps aussi, un peu de vinaigre de cidre ( une cuillère à soupe par litre d’eau) dans l’eau de boisson est un plus.

Pour les oiseaux colorés, si vous ne donnez pas de colorant en période de repos, n’oubliez pas de recommencer une quinzaine de jours avant la ponte, un jour sur deux!




Quelques conseils !



Lorsque l’on donne des médicaments, ne pas distribuer de verdure ou de fruits aux oiseaux.

Si une tournée ne marche pas, il est préférable de ne pas transférer de jeunes d’un nid à un autre. Cela évite une contamination éventuelle de l’autre nid.

Lors du baguage des jeunes, il est préférable de s’assurer que les bords du nid sont couverts de quelques fientes. Cela permettra d’éviter de retrouver les jeunes éjectés.

Veillez à la hauteur des perchoirs. Des perchoirs trop hauts, risquent d’empêcher ou de compromettre l’accouplement.


Contrairement à une idée fort répandue chez les amateurs d‘oiseaux, les antibiotiques ne rendent pas stériles. Seuls les sulfamides associés à certains anti-foliques rendent momentanément stériles.






La souris: hôte indésirable.                  Par Thierry Lequeu


 

          Peu d’amateurs peuvent se targuer de n’avoir jamais eu à faire aux souris. En effet, il est pratiquement impossible d’éviter, qu’un jour ou l’autre, une de ces bestioles ne rentre dans notre local. Rendre un bâtiment inaccessible relève de l’exploit. Les souris sont capables de se glisser dans des espaces minuscules, de moins de un centimètre de large.

Essayons de la connaître pour mieux la combattre.

La souris est un animal nuisible, pesant plus ou moins 35 grammes et donnant naissance à approximativement 8 petits par portée. Si l’on considère qu’elle a à peu près 10 portées sur une vie (plus ou moins un an et demi), nous pouvons nous rendre compte que l’invasion nous guette en cas de laisser-aller.

Elles peuvent en outre sauter à plus de 30cm de haut et faire des chutes de plus de 3,5m.

Elles pénètrent aisément à travers un grillage à canaris. Les cinq sens de la souris sont très développés. Elles sont plutôt curieuses et grignotent quinze à vingt fois par jour de petites quantités de nourriture. En plus, elles abîment tout ce qu’elles trouvent autour d’elles en rongeant bois, fils, plastic,…. Les bruits provoqués par ces rongeurs représentent également un inconvénient de plus, car elles dérangent continuellement nos oiseaux. De plus, les déjections de ces bestioles représentent une source non négligeable de microbes néfastes à nos oiseaux. En période de reproduction cela peut devenir catastrophique. Les souris sortent surtout pendant la nuit et sont plus actives au crépuscule. Si vous les apercevez le jour, cela signifie que l’infestation est importante. La priorité sera, dès lors, de s’en débarrasser au plus vite, avant qu’elles ne prolifèrent.

Les souris ont une préférence pour certains types d’appâts. Des études ont montré qu’il n’y a pas d’appâts parfaits. Il y a donc lieu d’en utiliser plusieurs différents pour finalement en venir à bout.

Suite à diverses recherches, les scientifiques ont découvert que les souris sont «coloniales», c’est-à-dire qu’elles possèdent une empreinte génétique spécifique qui n’appartient qu’à leur propre famille. Ceci crée donc des difficultés dans la mise au point d’appâts efficaces. En fait une famille aimera le chocolat, une autre le fromage, une troisième du bacon,… . Les souris s’adaptent plus à notre mode de vie que nous au leur.

Comment les combattre?

En tout premier lieu, il est important de trouver les ouvertures par lesquelles elles pénètrent et d’apporter les correctifs nécessaires. Ensuite vient l’attaque proprement dite.

Il y a plusieurs manières de s’en débarrasser:

La colle: il existe dans le commerce de la glu pour attraper les souris. L’avantage est la facilité d’emploi mais malheureusement évitons d’en avoir sur les doigts ou sur nos cages.

Les pièges grillagés: efficacité moindre, mais l’avantage, si l’on peut appeler cela un avantage, est que l’on capture la bestiole vivante (vous me direz, on peut toujours les porter chez sa belle mère!).

Les pièges à trappes (les tapettes!!!):sans doute les pièges les plus efficaces. Dans le cas d’utilisation de ce type de pièges, quelques conseils:

- Essayez plusieurs types d’appâts ( chocolat, beurre de cacahuètes, gâteau, fromage,
jusqu’à ce que vous découvriez ce qu’elles préfèrent.

- Placer les pièges aux endroits où vous trouvez des excréments. Disposez des appâts
chaque jour et ne les placez pas au milieu d’une pièce. Placez le pièges perpendiculaire-
ment au mur (abattant vers le mur) car les souris longent les murs.

- Changer les appâts de place car elles ont l’habitude d’aller explorer tout ce qu’elles ne connaissent pas et qui est nouveau dans leur environnement.

Le poison: très efficace mais ici nous nous trouvons en face d’un problème similaire aux appâts. Les plus courants sont les grains de blé empoisonnés ou l’avoine écrasée. Il faudra choisir, et éventuellement changer le menu. De plus, il est important de savoir que la souris préfèrera manger à l’abri des regards et se sentira en «sécurité» si le poison est placé dans une boîte presque fermée. Des petites boîtes sont vendues à cet effet.

Des solutions plus fantaisistes pimentent cette chasse. Notamment, de la farine mélangée à du plâtre, mais je n’ai jamais eu connaissance de résultats à ce propos. Dans le cas où vous auriez une idée originale à nous communiquer, n’hésitez pas, je me ferai un plaisir de la faire paraître.

Il est évident que les produits les plus radicaux sont utilisés par les professionnels dans le domaine, notamment un produit gras empoisonné qui une fois sur la souris l’empoisonne lorsqu’elle se lave. Mais si chacun surveille un tant soit peu son élevage, il se rendra vite compte de l’invasion débutante et agira en conséquence.

Il n’est pas courant de lire un article concernant ces bestioles indésirables, mais le problème est présent chez de nombreux amateurs et il n’est pas toujours simple d’en parler, comme toujours quand nous rencontrons des problèmes dans notre hobby, et c’est bien dommage.