ART  Elevage page 2.



  • Les accouplements  auto-sexables.
  • Le saviez-vous ?
  • Bien accoupler, vous avez dit facile ?




Les accouplements auto-sexables.        Par lequeu Thierry


                                       Le gros problème lorsque l’on élève des oiseaux est de pouvoir avec certitude sexer ses oiseaux. Mais savez vous qu’il existe des accouplements qui vous donneront sans erreur possible des jeunes de types différents suivant le sexe .On appelle ce type d’accouplement des accouplements auto-sexables. Voici quelques exemples chez le canari.

Pour comprendre le principe de ces accouplements, il faut d’abord savoir que cela concerne uniquement les mutations liées au sexe. Bon c’est bien, mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Il faut savoir que comme l’être humain les oiseaux possèdent une paire de chromosome sexuels.

X X pour le mâle X Y pour la femelle ( le Y ne porte pas de renseignements qui nous intéressent.)

Certaines mutations : Le pastel, le satiné, l’ivoire et les quatre mélanines de bases. sont localisées sur ces chromosomes.

Pour qu’un mâle X X soit pastel, satiné, ivoire , il faudra qu’il ait reçu de son père et de sa mère le caractère soit pastel, satiné ou ivoire. Nous aurons donc un mâle par exemple X ivoire X ivoire. Le père devait donc être ivoire ou du moins porteur ivoire et la femelle obligatoirement ivoire.

Un exemple:  ( exemple simplifié pour la compréhension) IV : Ivoire .

Un mâle ivoire ( Xiv Xiv ) et une femelle ( X non ivoire Y ) nous donnera :

Xiv / Xniv

Xiv Y

Xiv / Xniv

Xiv Y

donc 50 % de mâles /ivoire et 50 % de femelle ivoire.

Conclusion le père à donné sa couleur à ses filles. Mais question ??? Pourquoi le mâle Xiv Xniv est de couleur normale et pourquoi n’est-t-il pas ivoire ? Et bien simplement parce que le Xniv (caractère naturel ) cache notre facteur ivoire. On dira que le facteur non ivoire domine le caractère muté et par la même occasion nous dirons donc que le facteur ivoire est récessif par rapport à la forme sauvage.

Chez la femelle le fait que celle ci ne possède qu’un X , celui-ci présent avec le facteur ivoire suffira pour qu’ il se manifeste.

Règle générale: Une femelle n’est jamais porteuse d’un caractère lié au sexe. Une femelle est ce qu’elle est ! Soit pastel, satiné, ivoire, noire, agate, brune, isabelle.

Une femelle ne sera donc jamais porteuse pastel ou satiné ou ivoire, noire, agate, brune, isabelle.

Lorsque la couleur du mâle est récessive par rapport à la femelle pour un caractère lié au sexe, celui ci donnera toujours sa couleur à ses filles.



 Femelle 
 Noire
 agate
 bruneisabelle
 Mâle



 Noir
 100%    noir
M  noir/agate
F   noire
M  noir/brun
F   noire
M  noir/isa
F   noire
 Agate
M   noir/agate
F    agate
 100 %    agate
M  noir/brun/agate
F   agate
M   agate/isa
F    agate
 Brun
M  noir/brun
F   brune
M noir/brun/agate
F  brune
 100%     brun
M  brun/isa
F   brune
 IsabelleM  noir/isa
F   isabelle
M   agate/isa
F    isabelle
M   brun/isa
F    isabelle
 100  %  Isabelle


Dans ces résultats , les sujets sont homozygotes et il n’est pas tenu compte du crossing over.

Dans le prochain numéro nous envisagerons les accouplements avec des sujets hétérozygotes soit mâle noir/agate x fem agate/isa.



Le saviez-vous ?               Par Thierry Lequeu


La levure de bière contient 40% de protéines.

Le lait en poudre écrémé contient 33% de protéines et 1% de graisse contre 32% de protéines et 6% de graisse pour le lait entier.

Certains produits non solubles dans l’eau peuvent être mélangés aux graines. L’oiseau en décortiquant les graines absorbera inévitablement le produit.

Le carbaryl est un des meilleurs produits connus pour lutter contre les parasites de nos oiseaux.

Désinfection et nettoyage du matériel sont deux opérations distinctes qui doivent être réalisées séparément.

Avant les accouplements, il est conseillé de soupoudrer vos oiseaux avec une lotion composée de talc et de carbaryl ( en proportion de 18 pour 1 ).

Le cycle de développement des poux rouges est très court. 24 heures après son premier repas une femelle pond ses œufs. Il est donc plus facile d’avoir des poux rouges que des canaris !

Les rôtissoires électriques provoquent suite aux produits dégagés par la cuisson des aliments des intoxications graves à nos oiseaux!

Le carbaryl est rapidement détruit en milieu alcalin . Il ne faut donc pas le mélanger à de la chaux, à de la soude, etc… Il doit être utilisé dans l’heure.

Les fruits n’assurent pas les besoins en vitamines des oiseaux. Ils contiennent surtout de la vitamine C dont les oiseux n’ont pas besoin vu qu’ils la fabriquent.

Les antibiotiques ne détruisent pas les vitamines et peuvent être administrés en même temps aux oiseaux.

Le charbon de bois présent dans certains gritts peut fixer certaines vitamines et les rendre inactives.

A la longue certaines vitamines se détruisent partiellement mais ne deviennent pas nocives pour autant.




Bien accoupler ! Vous avez dit facile!                

Par Thierry lequeu




Lorsque l’on parle d’élevage en canariculture, on remarque qu’il y a deux manières de pratiquer des accouplements. La première consiste à accoupler des oiseaux qu’on a sélectionnés pour leurs diverses qualités ( belle tête, beau corps, belles stries, belle forme, bonne eumélanine,…). Cette méthode est, sans nul doute, la plus utilisée car elle est la plus simple.

La deuxième sera d’utiliser le principe de la consanguinité intelligente et suivie lors des accouplements. Cela semble compliqué mais cette méthode est certainement la plus appropriée pour réussir notamment de beaux stams.

En tout premier lieu, l’éleveur doit comprendre qu’avant d’acheter des oiseaux pour l’élevage, il devra se représenter de manière exacte l’oiseau idéal. S’il ne voit pas la différence entre un oiseau correspondant parfaitement au standard et un autre, il n’arrivera jamais à rien. Afin de se forger une idée, la plus exacte possible, plusieurs méthodes s’offrent à lui:

Se procurer le standard des canaris de couleur

Assister aux réunions de club et demander à des amateurs chevronnés quelles sont les exigences des sujets convoités.

Visiter les expositions de haut niveau et comparer les différents spécimens en se faisant expliquer le pourquoi d’un jugement qu’on ne comprend pas.

Ces trois points cumulés devraient, sans aucun doute, donner à l’éleveur une idée précise de l’oiseau idéal.

Essayons de voir comment on pratique:

La première méthode est très utilisée car quelques connaissances de base suffisent pour obtenir des résultats.

L’amateur achètera des oiseaux de bonne forme, correspondant le plus possible au standard, et s’efforcera, dans ses accouplements, de sélectionner les meilleurs « phénotypement » parlant. J’entends par là, uniquement sur l’aspect extérieur de l’oiseau.

La deuxième méthode d’élevage est l’utilisation de la consanguinité. Très prônée par certains et rejetée par d’autres, elle offre sans conteste de gros avantages.

Cette méthode consiste à associer des oiseaux de même origine, et apparentés. Elle permet de concentrer certains gènes d’un ancêtre remarquable dont on veut fixer les caractéristiques. Il s’agira, en fait, d’augmenter la relation de parenté entre les descendants de cet ancêtre exceptionnel.

Établir une lignée n’est pas chose aisée.

En tout premier lieu, il faudra acquérir des sujets de qualités irréprochables. Quelques femelles seront accouplées à un mâle « exceptionnel » issu de la même lignée qu’elles. Cet accouplement devrait nous permettre d’obtenir des résultats probants. Ensuite, les meilleurs issus seront accouplés entre eux afin de fixer certains caractères. Attention toutefois à l’apparition de sujets instables et chétifs. Il faudra rester vigilant et surveiller notamment la croissance des jeunes. Si on remarque une dégénérescence, l’introduction d’un nouvel oiseau ayant 50% de sang étranger sera nécessaire. Il faudra donc fabriquer, sur le côté, quelques mâles issus de la lignée désirée et une femelle de bonne qualité, d’une autre lignée.

Cette consanguinité, si elle offre des avantages, fait aussi apparaître des tares restées cachées à l’état de récessivité. L’élevage en consanguinité exige de l’éleveur de prendre quelques précautions indispensables.

Ne pas négliger certaines caractéristiques négatives, car celles-ci seront « homozygotes » et exigeront l’introduction de sang nouveau pour s’en débarrasser. Le risque est grand de perdre d’un côté ce que l’on a gagné de l’autre.

Les caractéristiques, à l’état hétérozygote, devront disparaître afin que seuls, les oiseaux homozygotes pour les bons gènes, demeurent. Ces oiseaux se ressembleront donc tous et ce sera parfait pour la confection de stams.

Les sujets seront de qualité irréprochable et les issus devront être triés sur le volet.

L’accord entre plusieurs éleveurs d’un même niveau ou, l’élevage simultané de plusieurs lignées parallèles, seront nécessaire afin de ne pas arriver à une impasse. En effet, il faut savoir que la consanguinité entraîne une perte inévitable de quelques gènes.

L’idéal dans l’élevage en consanguinité est de chercher à posséder des mâles capables de donner à leur descendance leurs caractères types (comme s’ils avaient transmis seulement leurs caractères et pas ceux de la femelle). Ce type de géniteur est évidemment excellent. Facile à comprendre. Regardons autour de nous. Telle famille a des longs pieds de génération en génération, d’autre un long nez, d’autre de grandes oreilles,…...l’hérédité, c’est cela!

Un géniteur possédant des caractères dominants sur une paire de chromosomes homologues les transmettra à sa descendance, contrairement à un géniteur possédant ces caractères à 50%. Avec ce géniteur hétérozygote, seulement 50% de la descendance recevra le caractère voulu. Et il est même possible qu’aucun issu ne le possède. L’élevage en consanguinité exigera de l’éleveur la tenue d’un bon carnet d’élevage et des connaissances suffisantes afin de toujours sélectionner les meilleurs.

Mais un problème se pose : chez qui se rendre afin d’acheter nos reproducteurs?

La meilleure méthode est de repérer dans les grandes expositions les meilleurs éleveurs, mais attention : un titre de champion ne veut rien dire! En effet, l’important avant d’acheter est de compulser les palmarès afin de regarder les résultats. Notre acheteur devra être très attentif à la régularité des résultats. Mais uniquement dans des expositions de même niveau. Plus haut sera le niveau de référence des expositions, plus haute également sera la possibilité d’obtenir de la qualité.

Il ne faudra surtout pas se fier à une seule exposition, mais à plusieurs, en tenant compte qu’une année n’est pas l’autre. Vous avez dit facile?? Ben non! Rien n’est facile, mais pour arriver à un certain niveau aucun point ne peut être négligé.

En effet, les oiseaux d’un éleveur ayant des résultats en dents de scie devront inspirer la méfiance.

Pourquoi?

Voici par exemple deux types de résultats:

Prenons deux amateurs exposants et examinons les résultats :


 Classe
 A (3oiseaux)
 B (2 oiseaux)
 C (3 oiseaux)
 D (stam)
premier
 89/92/87 92/86 92/89/88 88/90/92/89
 deuxième 91/90/90 91/90 90/91/90 89/90/90/89


Sans aucun doute l’amateur n°1 a quatre champions, mais ce palmarès n’est pas exceptionnel et doit inviter à la prudence. Pourquoi des résultats en dents de scie? Une seule réponse: sa souche n’est pas stable.

Le 2° exposant n’est peut-être pas champion, mais semble avoir stabilisé une souche de bonne qualité où un petit plus suffirait, sans aucun doute, à le propulser « champion ». Cette deuxième solution semble donc être la meilleure. Après une année d’élevage, si les résultats sont bons, il serait intéressant de reprendre, chez cet éleveur, plusieurs oiseaux de qualité afin de continuer à progresser. Cette méthode offre des résultats relativement rapidement, mais ne nous reposons pas sur nos lauriers. Le hobby des oiseaux a ceci de particulier : il est en perpétuelle évolution. Il est donc de la plus haute importance pour nous, amateurs, de rechercher continuellement à améliorer notre souche. En effet, il n’est pas rare que certains éleveurs, ayant brillés pendant quelques années par la qualité des oiseaux qu’ils présentaient, n’obtiennent plus d’aussi bons pointages. La plus grosse erreur de ces éleveurs est d’avoir pensé qu’ils possédaient les meilleurs oiseaux du monde et qu’ils ne leur étaient plus possibles d’améliorer leur souche puisqu’ils étaient les meilleurs!

L’éleveur devra donc toujours se remettre en question…...Hé oui, rien n’est facile, et se reposer sur ses lauriers, cela nous guette tous.

L’élevage des canaris de couleurs, dans le but d’arriver à un bon niveau, n’est pas chose aisée comme vous pouvez le constater, mais la joie d’être champion sera d’autant plus grande lorsque vous obtiendrez vos premiers titres !