ART Elevage page 1.




  • Je n'ai jamais de chance dans mon élevage!
  • La moyenne de jeunes par couple , une illusion.
  • le sevrage étape délicate dans la vie de l'oisillon.
  • L'oeuf, de la conception jusque la ponte.




Je n'ai jamais de chance dans mon élevage !       

Par Lequeu Thierry


                                                 Lorsqu’ on parle d’élevage, entre amateurs, force est de constater que les problèmes arrivent souvent chez les mêmes, pourquoi?

Un oiseau est un être vivant . Comme tous les êtres vivants, celui-ci doit se nourrir et se reproduire pour assurer la substance de sa race.

Bien souvent nous avons tendance à considérer et à regarder l’oiseau avec un oeil que je qualifierais de « humain », et notre sympathie ira, inévitablement à un oiseau qui nous semble éprouver les mêmes sentiments que nous.

Je prendrais comme exemple une femelle nourrissant bien ses jeunes. C’est une très grosse erreur car un oiseau agit par instinct. Il peut s’occuper de sa nichée d’une manière exemplaire et la détruire une heure plus tard si un élément perturbateur à ses yeux est entré en jeux. De quoi peut-’il s’agir?

Lorsque vous soignez vos oiseaux en période d’élevage, évitez de les brusquer.

Enlevez les œufs chaque jour, et remettez-les dès le quatrième jour. Ensuite laissez la femelle tranquille pendant 6 jours. Après le mirage des œufs, le sixième jour, laissez-la couver sans la déranger jusqu’au 14° jour , où un contrôle visuel sera nécessaire. Lorsque l’on constate les naissances, il est impératif de contrôler le nid une fois par jour ( pas plus ! ). Pendant la période d’élevage, l’attitude de l’éleveur est primordiale. Il doit montrer à l’oiseau une certaine assurance et sembler se désintéresser par ce qui se passe dans la cage. Cela rassure l’oiseau.

S’il ne faut pas ennuyer continuellement les oiseaux par une curiosité envahissante, l’inverse est vrai également. Les oiseaux doivent s’habituer à la présence humaine.

Un éleveur méfiant, peu sûr de lui, accumulera les erreurs et fera passer son angoisse dans ses oiseaux, avec toutes les conséquences qui en découlent.

L’idéal est, à mon sens, de montrer sa présence mais sans exagération.

Il est courant de constater également que certains éleveurs, présents le week-end, en profitent pour faire le grand nettoyage, et n’hésitent pas à rester plusieurs heures dans le local. Si certains oiseaux semble ne pas être dérangés, d’autres accumulent un stress énorme et il n’est pas rare que peu de temps après, la couvée soit abandonnée.

Il y a donc lieu de ménager la chèvre et le chou. Je pense que la clefs de la réussite dans l’élevage des canaris est obtenue par la patience, la persévérance, la logique et sans doute le plus important: l’observation.



La moyenne de jeunes par couple: Une illusion !      Par LThierry lequeu

                                                Chaque année, après la période d’élevage, les discutions vont bon train concernant la moyenne de jeunes obtenus par couple. L’un obtient 2,6 jeunes par couple, l’autre 6, un autre 8,… qu’est-ce que cela veut réellement dire? En réalité, pas grand chose! Discuter de moyenne ou discuter budget chauffage, c’est du pareil au même. Si quelqu’un vous dit un jour «moi je ne dépense que X € par an en chauffage et que vous consommez 10 fois plus,il est évident que vous vous direz que ce n’est pas normal et chercherez à savoir pourquoi. Il est évident que si votre interlocuteur chauffe à 12 degrés sa maison en permanence et vous à 22 degrés, la comparaison ne tient plus la route et je ne parle pas de l’isolation, de la dimension des pièces,… comme vous le voyez de nombreux paramètres rentrent en compte. Il en est de même pour nos oiseaux. Aucun élevage n’est comparable.

Voyons quelques paramètres pouvant influencer notre calcul:

La présence de l’éleveur en permanence à son domicile. Il est évident que l’amateur présent chez lui remarquera tout de suite une anomalie : des jeunes éjectés, une femelle qui ne nourrit pas, un mâle qui se montre trop pressant alors que les jeunes sont encore au nid,… l’amateur travaillant en journée devra se contenter de ramasser les débris et constater ses pertes à son retour.

L’éleveur élève-t-il seul ou à deux? Il est évident que se partager le travail est très intéressant en période d’élevage. Un grand-père passant en journée pour jeter un coup d’oeil , c’est toujours utile, quand on sait que de nombreux problèmes peuvent être solutionnés juste parce que l’on a remarqué quelque chose à temps.

L’honnêteté de l’amateur. Les chiffres sont-ils bien exacts, l’amateur a-t-il compté les femelles qui n’ont rien donné? Ou néglige-t-il volontairement de mentionner quelques couples qui feraient baisser cette sacro-sainte moyenne? Eh oui, vous savez tous comme moi que parmi les amateurs d’oiseaux il y a de nombreux «marseillais».

Les oiseaux en question étaient-ils de la même catégorie? Élever des satinés ou des noirs, ou même des panachés n’est pas exactement la même chose.

Le matériel et l’infrastructure. Certains éleveurs possèdent des locaux exceptionnels, d’autres pas, il en va de même avec le matériel, tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité.

L’administration de médicaments. Élever naturel ou employer des médicaments en cas de problèmes rentre également en compte.

Le facteur chance. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas toujours, il y a des années avec, des années sans.

Le nombres de pontes par femelle. Deux pontes ou quatre influenceront le calcul final.

Il est certain que c’est tentant de dire que l’on a un moyenne de 8 jeunes par couple, la réalité est généralement toute autre, si l’on compte une moyenne de 4 à 5 jeunes par couple toutes classes confondues, c’est à mon sens, une très bonne moyenne et personnellement je n’ai pas peur de dire que 4 jeunes par couple me satisfait pleinement. Cela peut paraître peu pour certains mais l’expérience m’a prouvé qu’une moyenne habituelle se situe entre 3 et 4,5 si l’on compte les années qui ne marchent pas.

Il ne faut jamais perdre de vue que le calcul du nombre de femelles se fait avant l’élevage et avant de connaître ses résultats d’élevage. Sinon, il est fort probable que l’amateur ne les comptera pas.

Voici un exemple qui en dit long: 5 couples ont 8 jeunes chacun, 5 couples ont 5 jeunes, 3 couples n’ont pas marché, et 3 femelles gardées sur le côté n’ont donné que 5 jeunes.

Il est évident que l’amateur pourra dire «moi avec mes 5 couples j’ai une moyenne de 8 jeunes», cet amateur va passer pour un vrai «crac». En réalité comptons 16 femelles et 70 jeunes c’est-à-dire 4,35 jeunes par femelle. Ce qui se rapproche plus de la réalité.

Finalement, la moyenne est quelque chose de personnel et n’a d’importance, ou plutôt d’intérêt, que pour l’amateur lui-même, certainement pas pour les autres.



Le sevrage, étape délicate dans la vie de l’oisillon.  Par Thierry Lequeu


Le sevrage est souvent un sujet peu évoqué dans les revues ornithologiques, il n’en reste pas moins que cette étape est, sans nul doute, de la plus haute importance pour nos oiseaux.

N’oublions jamais qu’après le sevrage suit la mue: étape tout aussi importante et fragilisante pour nos amis à plumes.

Un sevrage réussi permettra d’affronter la mue en toute quiétude.

Le sevrage est une étape très difficile à passer. L’oisillon devra, petit à petit, apprendre à se nourrir seul. Cela peut paraître facile, mais si on ne prend pas quelques précautions, la mort des jeunes risque d’être inéluctable. Afin que cette transition se passe dans les meilleures conditions voiçi quelques conseils:

Avant la sortie des jeunes du nid, il est impératif de changer le fond de cage. Il est naturellement impensable de laisser les jeunes picorer leur nourriture dans un « nid » de microbes. Cette opération est très importante car les oisillons picoreront partout tout ce qu’ils peuvent trouver. Profitons de cette opération pour pulvériser nos cages. (carbaryl liquide ou en poudre).

Nos jeunes oiseaux ont été nourris à la pâtée et, la transition vers les graines est nécessaire. Au plus vite nos oisillons mangeront des graines, plus vite ils seront sortis d’affaire. Mon expérience personnelle m’a prouvé que des jeunes ne mangeant que de la pâtée et ne passant pas aux graines relativement vite, meurent. À titre d’exemple, sauriez-vous vivre longtemps avec une purée de Betterfood et deux bananes? Les oiseaux sont des granivores ne l’oublions jamais!

Durant leurs premières semaines, nos oisillons ont été nourris par les parents et, leur régime alimentaire va quelque peu changer, avec tous les désagréments que cela occasionne et, notamment des dérèglements intestinaux . Cela nous arrive, à nous également, en vacances, lorsque la nourriture ne correspond pas à ce que notre organisme est habitué d’ingérer. Il faut y penser et faciliter cette étape en leur donnant du gritt contenant beaucoup de charbon de bois.

Le sevrage provoque une diminution de l’immunité de nos oiseaux. Certaines maladies en profitent pour faire leur apparition et, entre autre, la lankestérellose peut faire des ravages dans nos élevages. A cet effet, un produit fonctionne très bien : L’Océcoxyl. En administration 3 jours semaine du sevrage jusqu’à la mue ( 80 gouttes par litre d’eau ou 5 gouttes par fontaine d’expo.)

Afin de soulager le foie, de temps à autre, un peu d’Ocecholine ou de Sedochol est conseillé. Ce sont en effet de très bons correcteurs alimentaires.

Un apport de vitamines de temps à autre sera toujours le bienvenu.

Afin de faciliter l’accès à la nourriture, l’utilisation des petits godets, pas trop hauts, est très utile (couvercles de bocaux ). Les jeunes verront facilement la nourriture. Si un vieux mâle est disponible, celui-ci indiquera aux jeunes le chemin à suivre.

Parler de sevrage, c’est également aborder les problèmes de picage.

En quoi consiste le picage?

Il consiste à l’enlèvement des plumes des autres oiseaux ou de ses propres plumes.

Certaines théories expliquent celui-ci par une carence alimentaire. Soit un manque de protéines ou une avitaminose. Je pense personnellement que c’est un peu simpliste étant donné que, des oiseaux soignés de la même manière, et se trouvant dans des cages différentes, réagissent différemment au problème.

Lorsque l’on parle de picage, il faut distinguer deux types de picage:

Le picage des parents.

Le picage des parents n’est pas, à proprement parlé, un vice.

Il faut comprendre que la nature est ce quelle est, et qu’une fois la poussée hormonale de la femelle au plus haut, elle ne tiendra aucun compte de ses premiers jeunes, et n’hésitera pas à les plumer. Quoi de plus doux, en effet, que les bonnes petites plumes de ses jeunes. Il arrive même fréquemment que le plumage du mâle serve à façonner le fond du nid.

Il est plus rare, par contre, que le mâle s’adonne à cette pratique. C’est la raison pour laquelle, il est conseillé de placer la femelle dans une cage annexe séparée par un grillage à grosses mailles. Cela lui permettra de nourrir ses jeunes tout en confectionnant un nid pour la deuxième ponte. Le mâle, quant à lui, sera placé, de temps en temps, dans l’espace de la femelle afin de s’assurer du bon déroulement de la fécondation.

Personnellement, je ne me dépêche jamais pour replacer une femelle en condition d’élevage. Il m’arrive même souvent de placer la femelle en cage baby en lieu et place des jeunes.

Une femelle prend, en effet, moins de place que quatre à cinq jeunes. Si, malheureusement, elle pond, tant pis. J’ai souvent remarqué que l’empressement à commencer trop rapidement un deuxième tour, donnait plus d’œufs clairs. En effet, le mâle, occupé à soigner les jeunes, pourrait délaisser quelque peu la femelle avec les conséquences qui s’ensuivent. Ce que l’on pense gagner d’un côté, on le reperd de l’autre.

Le principe de la cage « baby » à destination des jeunes est une manière de procéder que je n’utilise que très rarement. Je préfère laisser les jeunes en grande cage. N’oublions jamais que les rectrices et les rémiges au nid sont celles avec lesquelles nos oiseaux seront exposés.

Il faut savoir que la première mue ne remplace pas ces plumes.

Si cela a moins d’importance pour les lipochromes, il en est autrement pour les mélanines. Ceux-ci présenteront des plages blanches sur les rémiges ou rectrices repoussées.

Ce problème se remarque très vite en jugement, et est inévitablement sanctionné ( cela est dramatique notamment chez les pastels). Donc, pas de précipitation,. mieux vaut un oiseau au top que dix au plumage démoli.

Le picage des jeunes entre eux, est quelque chose de plus délicat.

Celui ci est souvent dû à un surpeuplement des cages, juste après l’élevage.

Les jeunes oiseaux s’ennuient, s’énervent et, confinés dans un espace réduit, ont vite tendance à se plumer. Une fois l’habitude prise, il est trop tard.

L’expérience m’a également démontré que certaines couleurs favorisaient ce picage: les oiseaux pastels et les oiseaux à plumage pâle. Une attention particulière sera donc donnée à ces oiseaux là.

Il arrive en effet plus rarement que les oiseaux de la série des noirs soient concernés, bien que personne ne soit réellement épargné par le phénomène.

Quels moyens employer pour éradiquer, ou, du moins atténuer le problème ?

Ne pas sur peupler les volières.

Mettre des bains à la disposition des oiseaux.

Distraire les oiseaux en agrippant, par exemple, des grappes de millet rond aux barreaux.

Augmenter le nombre de perchoirs, ou utiliser des perchoirs individuels.

Isoler les oiseaux les plus agressifs.

Offrir aux oiseaux une alimentation variée et équilibrée.

Dans tous les cas, l’observation sera primordiale afin de réagir le plus rapidement possible.

Dans tous les cas, l’observation sera primordiale afin de pouvoir réagir le plus rapidement possible.

L’œuf de la conception jusqu'à la ponte.                                                                                                                 Par Thierry Lequeu

Le printemps venu le cycle de reproduction se remet petit à petit en mouvement. Tout commence en fait dans l’abdomen des femelles et plus précisément dans l’ovaire. Comme nous pouvons le constater sur le dessin l’ovaire est constitué d’une grosse grappe contenant les ovules. Lorsque l’ovule arrive à maturité, il est libéré (un par un ) cela s’appelle l’ovulation. L’ovule émis est en fait le jaune de l’œuf. Celui-ci va descendre via la trompe dans l’oviducte et sera pondu dans les 24 h. C’est à cet endroit que se produit la fécondation. En effet les spermatozoïdes du mâle récoltés au niveau du vagin lors de l’accouplement vont remonter dans l’oviducte.

Pour qu’un œuf soit fécondé, il faut qu’il y ai eu accouplement au minimum 20 à 30 heures avant la ponte. Il faut savoir que les spermatozoïdes arrivant dans la trompe peuvent rester actifs de 15 à 20 jours. Une grappe d’ovules pourrait donc être fécondée par un seul accouplement. Le long de son trajet vers le cloaque, notre jaune va descendre et sera progressivement entouré d’albumine (blanc) , plus loin celui-ci sera entouré d’une membrane identique à la membrane d’un œuf de poule, cette membrane est appelée membrane coquillière. Nous pouvons observer aisément cette membrane lorsque nous cassons un œuf cuit dur.

Après cette opération notre œuf descendra lentement dans l’utérus où il sera entouré d’une matière liquide très riche en calcium. Lors de la ponte cette membrane durcira pour former notre œuf final. Comme vous pouvez le constater sur le croquis, lors de la ponte l’oviducte sortira légèrement afin de déposer l’œuf sans le souiller dans le nid.

Je profite de cet article pour parler d’un problème se posant parfois dans les élevages. Il s’agit du renversement de l’oviducte. Certains sujets seront perdus définitivement si l’on n’intervient pas rapidement. L’oiseau souffrant présentera au niveau du cloaque une masse ovale molle et rouge vive. L’animal est très éprouvé et reste dans un coin de sa cage les plumes ébouriffées. Si l’accident vient de se produire, nous aurons encore des chances de sauver l’oiseau.

Il faudra envelopper l’oviducte, l’entourer d’une compresse imbibée de sérum physiologique et avec l’aide d’une tige (compte gouttes par exemple) le remettre en place. C’est une opération assez délicate mais je l’ai déjà réalisée deux fois avec succès.

Quelles peuvent être les causes de ce renversement de l’oviducte ?

Anomalie au niveau de la coquille qui empêche le glissement de l’œuf.

Faiblesse musculaire.

Obésité.

Il faut savoir que si la muqueuse de l’organe est irritée ou sèche, il faudra s’attendre à perdre cet oiseau. Il faut cependant reconnaître que ce problème n’arrive pas souvent.