Santé et soins 1



  • Les maladies infectieuses.
  • Les poux des plumes ou mallophages moi je n’en ai jamais eu et je n’en aurai jamais ! !







Les maladies infectieuses.                Par Thierry Lequeu



Les maladies infectieuses ont toujours existé, touchant aussi bien l’homme que l’animal. Si dans les siècles passés, les grandes épidémies sont arrivées avec les grands voyages, il est fort probable, si pas certain, qu’il en est de même pour nos oiseaux. L’évolution dans les standards et l’internationalisation de notre hobby est une réalité face à laquelle nous ne pouvons nous dérober. Je voudrais tenter par cet article d’éclairer l’amateur de canaris sur les différents problèmes qu‘il risquerait de rencontrer prochainement. Comment faire la différence entre une maladie d‘origine bactérienne et une maladie virale. J’essaierais également de lever le voile sur quelques causes de mortalité dans les élevages et notamment, les mortalités au nid.

Mais d‘abord, il y a une mise au point à faire.

Les problèmes infectieux entraînant des pertes dans nos élevages et, plus particulièrement, chez les très jeunes oiseaux ne signifient pas que les éleveurs étrangers soient en cause. Nos volatiles peuvent aussi représenter un risque pour les autres. L’exemple du touriste qui va à l’étranger et ne peut boire l’eau que consomment les autochtones en est la preuve. Pourquoi ne sont-ils pas malades ? Simplement par ce que, côtoyant régulièrement les microbes présents chez eux, ils se sont immunisés. N’avons-nous pas, nous aussi, Européens, amené des maladies dans des pays qui ne les connaissaient pas entraînant par la même occasion des épidémies ?

La vie en groupe a facilité la transmission des maladies infectieuses entre les individus. Celles-ci sont dues à des êtres vivants microscopiques: champignons, protozoaires, bactéries ou virus.

Les plus gros et complexes des microbes sont les champignons microscopiques ou moisissures. Viennent ensuite les bactéries, qui sont dix fois plus petites et ne mesurent que quelques microns (un micron = 1/1000 de millimètre). Encore plus petits, les virus qui ne sont pas des cellules car ils n’ont pas de vie autonome. Leur taille est si petite qu’ils peuvent passer facilement là ou les bactéries ne savent pas. Voyons pourquoi il est important de différencier les divers agents intervenant dans les mortalités au nid.

Les champignons et les parasites:

Ni réellement végétaux ou animaux, les champignons se distinguent de ceux-ci par leur nourriture. En effet, les matières organiques produites par les êtres vivants leurs sont nécessaires. N’ayant pas besoin de lumière, ils peuvent se développer un peu partout dans les organes. Ils sont opportunistes et, bien que pouvant rester très longtemps inactif, toute modification de l’environnement peu favoriser leur prolifération. Si certains champignons sont bénéfiques ( bière, vin, fromage,…), d’autres ont un pouvoir pathogène certain.

Il est fréquent que des mycoses (champignons) apparaissent suite à un traitement aux antibiotiques qui, tout en tuant les bactéries, diminuent la résistance immunitaire.

Les parasites unicellulaires (protozoaires) quant à eux se classent en plusieurs familles avec, notamment, les flagellés (protozoaires avec une queue servant à se déplacer) qui optent pour diverses localisations: bouche, intestins,...

La lankestérellose, maladie très connue des éleveurs, provoquant de nombreux décès chez les jeunes oiseaux ( 50 à 60 % et quelques fois 100%) de la période du sevrage à la mue, est due à un protozoaire parasite du sang.

Les bactéries: lorsque l’on parle de bactéries, la première chose venant à l’esprit est l’infection, la maladie,… La réalité est toute autre. Les bactéries pathogènes ne représentent que quelques dizaines d’espèces, alors que les autres sont inoffensives, voire utiles.

Les bactéries nocives disposent de plusieurs moyens d’action: certaines attaquent les tissus, d’autres synthétisent des protéines toxiques, ou encore, comme les staphylocoques ou les streptocoques, aggravent le processus infectieux.

Les bactéries sont des organismes plus grands que les virus. Elles sont visibles au microscope et possèdent un pouvoir de prolifération énorme quand elles sont dans de bonnes conditions. Ces germes sont particulièrement nombreux dans la bouche, l’appareil digestif et plus encore dans les intestins.

L’escherichia coli est capable, en une dizaine d’heures, de donner mille milliards de descendants, tous identiques.

L’oiseau est relativement immunisé contre les formes pathogènes courantes, mais demeure vulnérable à certaines souches dangereuses. En période normale, il s’instaure entre les bactéries et l’organisme, un statu quo biologique. Suite à des conditions extérieures ou un affaiblissement temporaire de l’organisme, le nombre de mauvais germes peut s’accroître et, l’organisme, très vite débordé, entraîner une maladie.

Bon nombre de bactéries sont détruites par l’emploi d’antibiotiques, mais malheureusement, l’emploi inconsidéré de ces produits a engendré des bactéries de plus en plus résistantes et donc particulièrement dangereuses. Il est aisé de comprendre que l’organisme d’un jeune oiseau ne pourra, dans ce cas, se défendre car bien souvent il s’agit d’une infection généralisée entraînant inévitablement le décès des oisillons.

Comment se propagent-elles? La contamination peux s’opérer de plusieurs manières:

la plus courante concerne les mortalités au nid par contact avec les parents au moment du nourrissage. Les parents, porteurs d’une bactérie, infectent les jeunes lors de la régurgitation de la nourriture. C’est la raison pour laquelle lorsque l’on a connu des problèmes l’année précédente, il est conseillé de faire une cure de blanchissement pour «débarrasser» l’appareil digestif des adultes des germes pouvant y demeurer. J’entend par cela de la femelle mais également du mâle. En effet, les parents peuvent porter ces germes en eux sans signe de maladie (porteurs sains), mais le jeune, lui, ne saura se défendre.

Un autre mode de contamination, ce sont les fientes qui tombent dans la nourriture ou l’eau et causent une prolifération rapide des bactéries. Nous verrons plus loin, dans le chapitre sur les antibiotiques, comment traiter les reproducteurs et les jeunes.

Les virus: Véhiculés de différentes façons, par l’air ou par contact avec d’autres oiseaux, les virus sont à la limite entre le monde vivant et le monde inanimé. Ils ne possèdent que quelques gènes nécessaires pour leur multiplication dans des cellules hôtes. Les virus sont donc essentiellement programmés pour pénétrer dans des cellules vivantes afin de les faire «fonctionner» à leur profit. Vu leur petite taille (dix fois plus petits que les bactéries), leur existence n’est souvent qu’une hypothèse pouvant parvenir à expliquer telle ou telle maladie. Les virus sont relativement fragiles, mais une fois inoculés dans un être vivant, ils deviennent «intouchables».

Ceux-ci peuvent contaminer de suite tout l’organisme ou rester en sommeil pour se réveiller plus tard sans que l’on ne sache réellement pourquoi.

Le plus connu des virus, chez le canari, est celui de la variole. Heureusement, un vaccin existe et il serait inconscient de ne pas en profiter car c’est le seul moyen de les protéger.

Un autre virus semblerait faire son apparition dans les élevages. Il ne porte pas encore officiellement de nom. Il est redoutable pendant la période de reproduction, car de nombreux décès au nid semblent lui être imputables, alors que les adultes ne semblent pas être atteints.

Que se passe-t-il alors? Les jeunes poussent normalement mais entre 7 et 15 jours, ils meurent rapidement en n’ayant plus la force d’ouvrir leur bec. Il en est même beaucoup qui meurent le jabot 

rempli. L’emploi d’antibiotiques à large spectre ou de sulfamidés potentialisés n ’ont aucun effet ou limitent légèrement les complications bactériennes qui en découlent. Il faut savoir que les antibiotiques n’agissent pas sur les virus !!! Quoiqu’il en soit, contre les virus nous sommes sans défense, l’organisme de nos oiseaux devra inévitablement s’immuniser contre ces nouveaux intrus.

Comment l’oiseau se défend-il contre tous ces intrus?

Nos oiseaux luttent par l’intermédiaire de leurs défenses immunitaires, tout cela dépend d’organes particuliers. Après chaque agression, certaines cellules conservent le souvenir de l’antigène agresseur qui aurait déjà été en contact avec l’organisme. Si par hasard, le même antigène se présente, ces cellules réagiront et avertiront toutes les autres du système immunitaires et agiront de suite.

Comme moyen de défense contre les microbes, nos oiseaux fabriquent des anticorps qui reconnaîtront directement l’antigène agresseur. Comme il existe des millions d’antigènes, il existe des millions d’anticorps.

Le problème des jeunes oiseaux est qu’ils se trouvent parfois complètement démunis face à une attaque microbienne, surtout si le responsable de cette attaque est totalement inconnu de leur système immunitaire. Suite aux nombreux échanges entre amateurs de différents pays, il est devenu pratiquement certain que nous devons nous attendre, dans les années à venir, à des pertes dues à ces nouveaux microbes avant que nos oiseaux puissent se construire une immunité. Le problème réside dans le fait que si un antibiotique résout les problèmes bactériens, il n’en est pas de même pour les virus. Dans ce cas la mort des jeunes sera souvent inéluctable.

Que faire en cas de mortalité au nid due à un problème bactérien ou viral ?

L’identification de l’agent infectieux doit être réalisée par un laboratoire qui établira, s’il s’agit d’un problème bactérien, un antibiogramme qui nous renseignera sur l’antibiotique le plus adéquat.

Lorsque nous constatons des pertes importantes au nid, plusieurs solutions s’offrent à nous :

Problèmes bactériens: L’emploi d’un antibiotique à large spectre durant une période limitée est nécessaire. Attention, l’utilisation massive entraînerait des mycoses. Contrairement à une croyance bien ancrée chez les amateurs, les antibiotiques seuls ne rendent pas stérile. L’emploi d’un sulfamide associé à certains anti-foliques peut rendre momentanément stérile.

Problèmes viraux : isoler les sujets atteints, mais s’il s’agit d’adultes ne présentant pas de symptôme, cela sera impossible et il faudra se résoudre à accepter les pertes en attendant que l’organisme se défende. L’emploi d’un antibiotique léger est parfois utile pour contrer une éventuelle surinfection bactérienne due au virus.

Dans les deux cas, penser à :

Éviter les fortes chaleurs, au-dessous de 0° les microbes se multiplient peu, entre 0° et 4° d’avantage, au-dessus de 4°, ils se multiplient beaucoup.

Éviter le remue-ménage de poussières dans le local. Les virus ou bactéries sont également en suspension dans l’air.

Lorsque l’on retire des jeunes morts dans un nid, se désinfecter les mains avant de toucher les oisillons d’autres nichées.

Garder la même fontaine à la même cage en la remplissant directement au robinet et pas dans un seau commun. L’idéal est d’en posséder deux jeux complets afin de pouvoir faire une rotation. Bien que matériellement très difficile à appliquer en exposition, il ne faut pas perdre de vue que pendant ces festivités, il y a toujours des risques de contamination.

Éviter d’inviter d’autres éleveurs pendant la période de reproduction.

Désinfecter totalement tout le matériel sans rien oublier: cages, nids, perchoirs, grillages, œufs factices, …


Mais qu’est-ce qu’un antibiotique ?

Les antibiotiques sont des substances susceptibles d’entraîner la destruction ou l’arrêt de la multiplication de micro-organismes. S’ils sont administrés convenablement, j’entend par là au bon dosage, ils permettront de lutter efficacement contre le développement de nombreuses bactéries pathogènes, à l’origine des maladies du canari. Ils vont:

Permettre la destruction des organismes pathogènes.

Empêcher leur prolifération dans l’animal infecté.

L’utilisation de médicaments antibiotiques sera conseillée dans les cas d’infections intestinales et pulmonaires d‘origine bactérienne.

L’usage de ces produits ne devra en aucun cas être systématique. Chaque fois que l’amateur sera confronté à une pathologie infectieuse, il devra toujours se poser la question de s’avoir si cela est bien indispensable. Il est évident que l’abus conduira à des phénomènes d’antibiorésistance.

À titre d’exemple, la néomycine, antibiotique actif sur les germes pathogènes de l’intestin avait permis de réduire considérablement les mortalités au nid. Seulement, un emploi abusif par les éleveurs a créé des résistances et le taux de réussite est tombé actuellement à 70%. La néomycine est un antibiotique qui a la propriété de rester dans l’intestin sans passer dans le sang. C’était donc, à l’époque, le produit miracle.

Le problème que l’on rencontre maintenant en canariculture est l’emploi massif d’antibiotiques à large spectre. Toute les occasions sont bonnes pour traiter les oiseaux. C’est naturellement un comportement suicidaire qui risque d’entraîner d’énormes problèmes dans les prochaines années.

Les premières victimes seront naturellement les jeunes oiseaux qui se retrouveront totalement démunis contre des bactéries résistantes.

Il y a donc lieu de suivre un schéma thérapeutique strict dans l’emploi de ces produits, afin d’optimiser l’efficacité du traitement et de minimiser les risques. Pensons-y.




Les poux des plumes ou mallophages moi je n’en ai jamais eu et je n’en aurai jamais ! !                                                                                                                                               Par lequeu Thierry


S’il y a une phrase qu’un éleveur ne doit jamais dire c’est bien celle-là.

En effet depuis plusieurs année l’attention des juges est attirée par le phénomène. Nous remarquons que de nombreux oiseaux sont atteints et ceci à des degrés divers.

Si tout le monde connaît les poux suceurs de sang, il n’en va pas de même pour le poux des plumes ou mallophages. Mais qu’est-ce donc cette bestiole qui vient encore nous ennuyer ?

Il faut savoir qu’il y a plusieurs types d’insecte indésirables qui importunent nos oiseaux.

• les insectes vivant dans le milieu des oiseaux (cages volières) et venant piquer nos oiseaux.

• Les insectes volants tels les moustiques.

• Les poux des plumes ou mallophages.

Si ces deux premiers types d’insectes sont bien connus des éleveurs car très nocifs pour la santé de l’oiseau il n’en va pas de même pour le poux des plumes ou mallophages. Car si ces derniers n’ont pas une influence trop néfaste sur la santé de l’oiseau, ils peuvent provoquer des irritations et suite aux démangeaisons occasionnées par leur passage sur l’oiseau, les femelles peuvent même abandonner leur nids en période d’élevage. Mais le plus grave pour l’amateur exposant est qu’ils abîment le plumage de l’oiseau car ils se nourrissent de plumes et de débris de peaux tout comme les acariens présents dans nos matelas .

L’oiseau infecté présentera donc en cas de problème aigu de véritable trous dans le plumage. Il faudra donc attendre le renouvellement du plumage et la saison d’exposition risque d’être largement compromise.

Comment remédier au problème ?

Comme nous l’avons dit plus haut la première chose à se dire est que nous sommes tous concernés.

Mais venons en au traitement proprement dit.

Etant donné qu’il s’agit d’un parasite se nourrissant de plumes il est impératif de pulvériser ses oiseaux, mais une pulvérisation ne suffira pas car les larves et les mallophages disposés le long de la hampe des rémiges et des rectrices risquent de survivre.

Cette pulvérisation devra s’opérer en plusieurs fois afin d’être certain de l élimination totale de ces parasites .

Il existe actuellement dans le commerce de nombreux produits tels ectospray (oropharma) ou océpou. Mais il est très important de ne pas vaporiser la tête de l’oiseau.

Comment limiter le risque d’invasion ?

Lors de l’achat d’un oiseau il est impératif de prendre celui ci en main en écartant délicatement les rémiges et les rectrices.

En exposant celles-ci à la lumière la présence des larves et des mallophages ne peut échapper à l’œil. En cas d’infection il n’est pas nécessaire de refuser l’oiseau loin de là ! mais il faudra le traiter avant de l’introduire dans son élevage.

Afin d’éviter au maximum le problème le meilleur conseil à donner aux amateurs est de traiter leurs oiseaux par pulvérisation plusieurs fois par an .

Nous terminerons cet article en nous adressant tout particulièrement aux responsables de club afin qu’ils ne considèrent pas les éleveurs exposants victimes de ces mallophages comme le signe d’un élevage mal tenu car le problème peut être présent partout même dans les élevages les plus propres.

Les oiseaux avec la mention « poux des plumes » obtiendront la remarque « non jugé » NJ sur la fiche de jugement.