Art  exposition 3


  • La perte de couleur sans mue.
  • Code de bonne conduite.
  • Les dénominations en canaris de couleur.
  • La fabuleuse histoire du standard AOB.






La couleur d’un oiseau peut-elle se modifier sans mue?                                                  Par Thierry lequeu




La mue, phénomène connu de chaque éleveur, débute souvent en juin pour se terminer en septembre. Elle se produit dans un ordre précis, laissant à l’oiseau la faculté de vol.

On remarque, après cette mue, un changement de couleur étant tout à fait normal. L’oiseau acquiert son plumage d’adulte et le facteur optique s’exprime pleinement. Malheureusement, il arrive souvent qu’ un changement de couleur, ne serait-ce que léger, se constate en d’autres périodes sans qu’il y ait mue.

Un oiseau ayant brillé en début de saison n’obtient plus d’aussi bons résultats, et des remarque du style « couleur de fond trop chaude, inégale,… » apparaissent sur nos fiches.

Si chez certains oiseaux, la transformation est remarquable ( ministre), chez notre canari cela est beaucoup plus discret mais néanmoins visible.

On peut considérer qu’un phénomène s’est produit et envisager une transformation du pigment. Il en est ainsi de certains caroténoïdes pâlissant suite à une exposition à la lumière vive, ou d’un jaune se modifiant en devenant orangé.

Il semblerait que suite à des conditions extérieures et éventuellement à l’âge ou la montée en chaleur des mâles, certaines réactions chimiques soient activées et provoquent de ce fait un changement de couleur. Cela est un phénomène naturel auquel nous devons faire face. Chacun a déjà constaté qu’un oiseau reste rarement au top plus de trois mois. Élever tôt n’est peut-être pas une bonne décision si l’on veut participer aux grands shows de fin d’année. En connaissant bien sa souche et en observant attentivement ses oiseaux, ont pourra certainement organiser son élevage en fonction des shows auxquels nous voulons participer. Mieux vaut, peut-être, y penser.





Code de bonne conduite                                             Par  Thierry lequeu



Quelle organisation ! Ca ne va pas!

C’est toujours la même chose ! Moi j’aurais ! ……………..



Exposer des oiseaux, est tout un art seulement, quelquefois, certaines réactions ne correspondent pas à ce que l’on pourrait demander de l’exposant idéal. Dire que l’on a jamais critiqué, que l’on ne s’est jamais fâché, que l’on est toujours content, que ce soit d’un jugement, d’une organisation ou d’autre chose, je pense que cela est faux, car la liberté d’expression existe chez nous et bien heureusement d’ailleurs. Cependant, il arrive fréquemment que certains commentaires, pas toujours sympathiques et quelquefois relativement hargneux et déplaisants, s’entendent dans les rangées d’exposition. Fondées ou pas car bien souvent, il faut reconnaître que c’est le cas, certaines réflexions et citations peuvent nuire terriblement non seulement à des amateurs mais également à notre hobby.

Tout le monde sait évidemment bien que l’on ne s’entend pas avec tout le monde. Il y a des gens qu’on aime, d’autres moins. En savoir la raison exacte serait de l’ordre de la psychologie. Mais c’est comme cela.

Nous partageons tous une même passion et il me semble qu’à ce titre nous pourrions peut-être essayer de minimiser tous ces désagréments par une petite réflexion sur nous-mêmes.

A ce titre, il faut savoir qu’une information peut subir de nombreuses modifications. Que ce soit au départ de celle-ci ou en cours de diffusion. Tout le monde a déjà pu constater qu’étant témoin d’une chose, le récit de celui qui le raconte est toujours quelque peu déformé si pas carrément erroné. Il faut penser qu’une information, lorsqu’elle est divulguée subira souvent une modification depuis l’auteur. Cette modification sera consciente et réfléchie ou inconsciente.

Si l’on multiplie les intermédiaires, on pourra constater que celle-ci après une vingtaine de récits est souvent erronée , et à plus d’un point. Plusieurs facteurs influencent le message. L’attrait du scoop, la volonté de nuire, la mauvaise compréhension,……

Quelques règles simples permettraient peut-être d’améliorer une situation.

Éviter de critiquer le comité organisateur publiquement, une proposition constructive est toujours appréciée. Les critiques sont nécessaires pour faire avancer les choses, mais elles se doivent d’être constructives. Dans ce cas elles seront généralement toujours très bien accueillies.

Les jugements. Eh oui parlons en! Est-on toujours objectif lorsque l’on critique un jugement? Étions-nous présents lors de celui-ci ? Connaissons-nous bien les standards? Le juge pendu n’est-il pas celui qui, la semaine avant, était glorifié ? L’éclairage lors du jugement était-il correct? Comme vous le voyez de nombreux paramètres entre en compte. Si réellement il y a eu une erreur, n’y a-t-il pas moyen d’en discuter avec le juge s’il est incriminé plutôt que de clamer partout à l’injustice ? Les juges ne sont pas infaillibles et une erreur d’appréciation est toujours possible.

Pensons que nous sommes tous des bénévoles et que le seul plaisir de ceux-ci est de mener à bien les choses qui leur tiennent à cœur.

Rare est l’amateur qui retire du profit de ses oiseaux, évitons donc de penser qu’une fois qu’un amateur vend ses oiseaux c’est parce qu’il est devenu un maquignon. Quoi de plus normal que de vendre son surplus ? De plus les amateurs de canaris connaissent bien le problème vu qu’ils ont souvent d’importants stocks d’oiseaux à vendre. La facilité d’élevage explique cette situation qui n’est d’ailleurs pas toujours comprise par les amateurs d’autres catégories.

Quelques paroles peuvent parfois faire beaucoup de mal et finalement n’avons-nous pas tous le même objectif qui est de faire prospérer notre hobby dans un esprit d’entraide et de convivialité ? Et puis après une visite dans une exposition, si vous achetiez quelques billets de tombola express ? Cela fera toujours plaisir. Les clubs comptent souvent sur cela ! Bonne visite.




Les dénominations en canaris de couleur                      Par Thierry Lequeu



Il arrive fréquemment lors de l’élaboration du bulletin d’enlogement ou d’une conversation entre éleveurs que certains oiseaux posent problèmes quand il s ‘agit de trouver leur dénomination exacte.


Essayons d’y voir plus clair.

Il arrive fréquemment lors de nos conversations entre amateurs que des dénominations erronées soient utilisées et si nous parvenons malgré tout à nous comprendre cela n’est pas du tout évident pour le débutant qui écoute.

En tout premier lieu abandonnons définitivement les anciennes appellations !

Un canari blanc est blanc et plus argenté, un jaune n’est plus doré mais jaune!

Les dénominations des couleurs se font dans un ordre.

1. La couleur pigmentaire ( noir, brun, agate, isabelle ).

2. Les mutations supplémentaires ( opale, pastel, eumo, topaze, onyx ).

(s’il s’agit d’un ailes grises la dénomination « ailes grises » suivra de suite l’appellation pastel).

3. La couleur de fond ( jaune, blanc, rouge).

4. Ivoire ou rien si non ivoire.

5. Intensif, schimmel, ou mosaique. Type 1 ou Type 2

Pour les satinés la dénomination isabelle ou brun ne se prononce pas étant donné qu’ils sont phénotypement pratiquement identiques. Lorsque l’on parle d’un canari isabelle ou brun on ne dira pas isabelle satiné ou brun satiné mais satiné tout court.

Exemple : satiné jaune ivoire intensif, satiné rouge schimmel, satiné blanc.

La situation est identique pour les inos. Il est de coutume de parler de phaéos. Nous dirons donc par exemple : Phaeo jaune intensif, phaeo rouge ivoire intensif,…

Il arrive fréquemment qu’entre juges la dénomination change quelque peu. Pourquoi ?

Lorsque nous parlons de phaéos nous pensons généralement au brun phaéo mais le noir existe aussi et pour savoir si nous avons à faire à l’un ou l’autre nous utilisons parfois l’appellation « noir ino » lorsqu’il s’agit d’un noir.

En lipochrome la dénomination est naturellement beaucoup plus simple.

1. La couleur de base ( jaune, rouge, blanc ).

2. Ivoire ou rien si non ivoire.

3. Intensif, schimmel ou mosaique type 1 ou type 2

Par exemple: jaune intensif, rouge ivoire schimmel, rouge schimmel (et plus saumon !).

En lipochrome mosaïque il arrive souvent que l’on place la dénomination mosaïque avant par exemple: mosaïque jaune type1. Personnellement la dénomination « jaune mosaïque type 1 » me semble plus normale par souci d’uniformité avec les mélanines. Mais l’on entend régulièrement les deux appellations. Le facteur ivoire se placera tout de suite après la couleur.



La fabuleuse histoire du standard AOB                                Par Thierry lequeu


Un nouveau standard est apparu en 2004. Ce standard est l'outil, le fil conducteur, l'instrument qui doit nous guider, juges et amateurs, afin de travailler ensemble dans une direction commune.

L'histoire de ce standard est très peu connue. Cela fait pourtant maintenant plus de 30 ans que celui-ci existe.

Je voudrais essayer, dans cet article, de vous faire connaître l'histoire de notre standard canaris de couleur AOB, afin de comprendre comment sa confection s'opère. Comprendre également qu'au fil des temps, celui-ci, s'enrichit de nos expériences et études.

J'aborderai dans cet article divers aspects de notre hobby ayant trait à la confection de ce standard. Celui-ci, en effet, n'est pas quelque chose de figé et se doit d'évoluer continuellement. Les connaissances et l'accès à celles-ci étant facilités par la formidable expansion des moyens de télécommunication provoquent une situation nouvelle, méconnue auparavant car les modifications génétiques quand elles se produisent se repèrent plus vite qu'avant et , finalement, nous constatons que le canari à tendance à évoluer parfois plus vite que nos mentalités ou habitudes.

J'aborderai également les défis qui nous attendent les prochaines années.

Cette dernière partie n'engage évidemment que moi et pas l'ensemble du corps des juges belges auquel j'ai l'honneur d'appartenir.

Le premier standard à maintenant plus de 30 ans. Mais celui-ci n'est pas venu tout seul et est le fruit de nombreuses années de travail afin d'arriver au résultat actuel.

Retraçons son histoire.

L'Association Ornithologique de Belgique fût fondée en 1945 par quelques amateurs et, par la même occasion, les premiers concours arrivèrent très vite.

Pour ce faire, il était impératif d'avoir des juges-arbitres et un groupe composé de 7 à 8 amateurs se rassembla, à l'époque, pour former ce qui allait devenir le premier corps des juges canaris de couleur. Les critères de jugements assez rudimentaires étaient basés sur les quelques connaissances acquises et quelques écrits réalisés par des amateurs. Une situation un peu chaotique qui laissait énormément de place à l'arbitraire. Malgré cela, il était coutume de dire aux juges qu'il fallait suivre « le standard » alors qu'il n'y en avait pas. Les choses se déroulèrent donc ainsi pendant quelques années sans vraiment que cela ne pose problème.

Peu à peu les années passèrent et des voix commencèrent à s'élever pour réclamer un peu plus de rigueur dans ces normes. C'est à cette période qu'arriva quelqu'un qui allait donner à notre hobby une dimension plus sérieuse : « Wilfried Deyaert ».

C'est en 67 que Wilfried passe son examen de juge et vu la passion affichée par ce jeune amateur il est déjà, dès l'année suivante, incorporé à l'équipe de juges composant le comité d'étude. L' AOB ne sait pas encore à ce moment qu'elle vient de faire entrer dans ses rangs l'homme qui va peu à peu hisser pendant plusieurs années la canariculture belge à un niveau réputé mondialement.

Dès son arrivée au comité, quelque chose irrite beaucoup notre nouvelle recrue. On demande aux juges de suivre un standard qui n'existe pas.

Le président des juges de l'époque, monsieur Gaston Deconninck, cumulant la fonction de président des juges et président du comité des canaris de couleur estimait que le cumul des deux fonctions était incompatible démissionna et voila Wilfried projeté président du comité d'étude. Ce sera donc sous l'impulsion d'un amateur motivé et dans la force de l'âge que les choses vont commencer à bouger. A peine quelques mois plus tard, il est décidé de la création d' un cahier reprenant les normes à suivre afin de satisfaire à la demande sans cesse croissante des amateurs et des juges. Un concours est en quelque sorte déjà à l'époque une petite compétition et les amateurs désiraient que des règles précises soient établies. Le premier standard était donc déjà dans les esprits. Restait à le concrétiser.

Après quelques réunions préparatoires, au café « AU RELAIS » devant la gare actuelle de Bruxelles midi , il est décidé que chaque mois une couleur serait étudiée et qu'après consensus des règles claires seraient misent sur papier. Les protagonistes de l'époque, épaulés par Martin Raeymaekers, ignoraient l'importance en heures de travail que cela allait occasionner car déjà des divergences de points de vue se faisaient connaître. C'est la raison pour laquelle deux ans furent nécessaires à l'élaboration de ce premier standard.

Pour les passionnés de canariculture ces moments historiques font rêver. Être pionnier est quelque chose d'exaltant et on imagine bien l'enthousiasme qu'à l'époque un tel ouvrage devait occasionner chez nos responsables. Le premier standard naquit donc en 1975. Mais que d'efforts pour sortir ce premier ouvrage. Pas de moyens financiers, rien que du bénévolat.

Willy Verhoeven, amateur de canaris de posture, secrétaire du club « onze vogels » de Drogenbos et ami de Wilfried Deyaert se propose de dactylographier le premier jet. Un autre membre du club de Drogenbos, Gilbert Walgrave, commerçant en alimentation et possédant une stencyleuse pour sa publicité hebdomadaire, prêta gracieusement sa machine afin de confectionner ce qui allait devenir notre premier standard. La première version qui était néèrlandophone fût traduite par monsieur Adolf Dormal et en 1975 les deux premiers exemplaires furent terminés.

Il restait à en produire suffisamment pour tous les juges et les amateurs intéressés. Wilfried convoqua donc chez lui quelques bénévoles et c'est autour d'une table de ping-pong où était déposée les feuilles que chacun, en tournant, créait notre premier standard. Ainsi donc, après plusieurs kilomètres autour de la table, les 250 premiers exemplaires furent fin prêts. Ce standard, merveilleux outil à l'époque, allait, durant une dizaine d'années, servir de guide à tous les amateurs dans leur hobby.

A partir de là, les choses vont s'accélérer, la deuxième version parue en 87 s'avéra vite indispensable au vu de l'arrivée de nouvelles mutations et, dans la foulée, une troisième version arriva cinq ans plus tard sous la présidence de Robert Van Dorpe. C'est donc en 92 qu'un troisième standard voyait le jour. Et, nouveauté pour l'époque, ce standard était rédigé non seulement dans nos deux langues nationales mais également en anglais. La Belgique était le premier pays en Europe à réaliser cela. Ce standard de 1992 n'avait déjà plus rien à voir avec celui de 1975. En 17 ans, de nombreuses choses s'étaient éclaircies et on ne parle plus de patron dorsal pour les mélanines mais bien de dessin. On défini même que ce dessin doit être fin et court. Les termes employés sont déjà plus précis et ce standard de 141 pages n'a plus grand chose a voir avec le premier et ses 26 pages. On y retrouve d'ailleurs encore de nombreux termes dans notre standard actuel. En examinant cet ouvrage nous ne pouvons que constater que, pour l'époque, c'était un ouvrage de grande classe et déjà relativement précis.

Il faudra attendre 1996 pour voir arriver le premier standard couleur agrémenté de magnifiques photos réalisées à l'époque par un amateur- juge émergeant, de manière spectaculaire, dans le hobby : Johan Vandermaelen . Ces magnifiques photos furent à l'époque retravaillées de main de maître par Monsieur jean Claude Jean-Claude Meunier. On ne peut pas dire que le contenu de ce tirage apportait réellement un énorme changement mais la présentation de celui-ci était plus conviviale et attrayante.

C'est en 2002 après avoir œuvré pendant 34 années dans le comité d'étude dont les trois quart en temps que président avec comme résultat d'avoir hissé la Belgique dans les plus hautes sphère de la canariculture que Wilfried prendra congé après avoir initié les directions prises actuellement.

Changement d'équipe, changement de style. En 2004 sort le standard que nous connaissons actuellement avec des changements notables concernant la pigmentation mélanique des canaris. Le hobby est en perpétuelle évolution et l'internationalisation de celui-ci se fait ressentir déjà fortement. Cet ouvrage nous est présenté en version bilingue agrémenté de superbes photos réalisées par Johan Vandermaelen amateur et juge passionné.

Comme nous pouvons le constater notre standard n'est pas figé et est tributaire des évolutions. Je voudrais essayer, dans cette deuxième partie, de faire comprendre aux amateurs qui se posent des questions sur ces évolutions le pourquoi de tous ces changements.

Mais avant tout qui crée ce standard ?

Tous les deux ans, les juges en canaris de couleur se réunissent afin d'élire les juges qui feront partie d'un comité appelé « comité d'étude ou comité technique ». L' utilité d'un tel comité est essentielle. Celui-ci suit l'évolution de notre hobby, non seulement chez nous, mais également à l'étranger et a pour mission de fixer des règles qui seront suivies par les juges. Ces règles sont très importantes car elles représentent la direction a prendre dans l'élevage des différentes mutations et il est donc de la plus haute importance que ces directives soient respectées à la lettre afin d'éviter l'anarchisme.

Grâce à ce travail, nos amateurs sont guidés dans leur élevages et travaillent tous dans la même direction. De bonnes directives et le respect strict des celles-ci sont donc indispensables afin d'amener nos amateurs en première place lors des championnats nationaux et internationaux et faire briller, par la même occasion, les couleurs de notre fédération qu'est l'AOB.

Depuis la parution de notre premier standard beaucoup d'eau à couler sous les ponts. De nouvelles mutations sont intervenues apportant dans leur sillage des renseignements précieux. Renseignements concernant le travail des diverses mutations. Au fil du temps, nos connaissances se sont affinées et progressivement certaines décisions, pourtant très pertinentes à l'époque, sont devenues totalement obsolètes au vu des découvertes.

Mais comment crée-t-on un standard et que faut-il prendre en compte dans la création de celui-ci ?.

Pour bien comprendre l'évolution permanente, commençons par ces premières années d'existence de notre standard. Comme écrit plus haut, les membres du comité d'étude ( 7 à l'époque) se réunissaient et fixaient ensemble les critères leur convenant . Le peu de mutations existantes à l'époque et le hobby limité à notre petite Belgique, la marge de manœuvre des décideurs était donc relativement large laissant à l'époque une place conséquente à l'esthétique globale de l'oiseau. Le hobby se développait, il fallait attirer les amateurs. L'esthétique avait donc une place prépondérante dans la fixation des critères de jugement. A l'époque, on ne parle pas dans le standard de longueur et de largeur de stries des mélanines, les termes employés sont plutôt vagues pour désigner le dessin eumélanique « patron dorsal » . Cela laissait naturellement une large marge d'appréciation aux juges. Au niveau des lipochromes, nous retrouvons dans le standard des termes comme « rose ivoire doux », terme très vague.

Les années passent et petit à petit l'influence des pays avoisinant se fait sentir. Au début des années 90, l'arrivée de mutations comme le topaze , l'onyx, l'eumo, le mosaïque oblige les membres du comité d'étude à affiner leurs critères et l'on commence petit à petit à prendre en compte que l'oiseau est une matière vivante et que les découvertes belges et étrangères doivent être prises en compte dans son élaboration. Il faut guider les amateurs au plus vite afin d'orienter les élevages dans la direction que l'on pense la meilleure, quitte à faire demi tour si l'on se rend compte que l'on est dans une impasse. L'évolution dans la série des fonds blancs, des topaze, des noirs, des bruns ne me démentira pas. L'actuelle revirement concernant les mélanines est là pour prouver que rien n'est figé dans notre sport et si l'on remarque que l'on s'égare il faut, le plus vite possible, redresser la barre. La multiplication des mutations souvent réductrice de pigment mélanique ne pouvant s'exprimer pleinement sur nos mélanines aux dessins trop fins nous a fait comprendre que nous avions été trop loin. Cette multiplication des catégories demandait également une remise en ordre importante dans le classement des mélanines. Ce fût un travail énorme pour notre comité et les décisions courageuses prises depuis deux ans porteront bientôt leur fruits. Les choses sont dorénavant claires et en harmonie avec une internationalisation constante du hobby.

Internationalisation est le mot clé actuellement lorsque l'on envisage de créer un standard. En effet de plus en plus d'amateurs aiment se mesurer en compétition internationale et le développement des moyens de transports et de communications crée une situation jamais connue auparavant. L'internet est entré dans les mœurs et de nombreux échanges s'opèrent dorénavant entre amateurs via ce moyen de communication. Il en résulte malheureusement une petite perte d'identité et de sensibilité nationale, ce que l'on pourrait peut-être déplorer. Mais il faut vivre avec son temps et, actuellement, il faut bien reconnaître que le conservatisme ne trouve plus sa place dans notre sport. Il n'empêche que cette internationalisation entraîne dans son sillage des répercussions inévitables sur nos standards et il ne fait aucun doute que prochainement d'autres innovations interviennent encore.

Dans les prochaines années il est certains que les standards se rapprocheront de plus en plus car il est impensable que des juges de nationalité différentes jugent de manière différentes et tout amateur sait bien que, malgré un standard international commun, si les normes du pays de provenance du juge différent, même inconsciemment, celui-ci en sera influencé.

Les prochaines années devraient donc être riches en nouveautés.

Mais quelles pourraient être ces nouveautés ?? Sujet délicat mais lançons-nous, ne serait-ce que pour le fun.

La demande sans cesse croissante de normes claires oblige les comités d'étude d'être le plus précis possible dans la description des couleurs. L'informatique pourrait à ce niveau se révéler d'une grande utilité en combinant à la description scripturale une ou plusieurs photos virtuelles de l'oiseau idéal sous divers angles. L'élaboration d'une palette de couleurs pourrait peut-être aussi aider les juges afin d'affiner les jugements. Certains pourront penser que j'exagère mais il faut bien se rendre compte qu'actuellement le monde de la canariculture se divise en deux catégories distinctes.

Les expositions régionales où l'amateur se rend plus par plaisir et les expositions de haut niveau demandées par une certaine catégorie d'éleveurs. L'essor sans cesse croissant des clubs spécialisés démontre que la demande est là. Le hobby est devenu sport de compétition et dans une compétition les règles doivent être claires, nettes, précises et compréhensibles par tous. La transition ou l'entre les deux en haut niveau n'existe malheureusement pas.

Evidemment si l'on accepte cette vision des choses il faut se rendre à l'évidence que l'application stricte d'un standard qui doit rester la pièce de référence dans une exposition régionale risque de voir le 92 devenir de plus en plus rare , ce qui serait finalement scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Une idée à creuser serait peut-être de classifier les expositions par ordre d'importance ( niveau 1 ou 2) afin de satisfaire à la demande des amateurs. Tout le monde ne veut pas jouer en division 1 et être champion en division 2 cela peut satisfaire bon nombre d'éleveurs. Au juge alors à diriger son jugement en fonction du niveau de l'exposition. Ce serait, et de grâce osons le dire, officialiser une attitude déjà existante.

Comme vous le constatez d'innombrables pistes sont à creuser afin d'assurer la pérennité de notre hobby, il faut y penser et innover continuellement afin d'attirer de nouveaux amateurs. Les évolutions vont sans cesse vers plus d'objectivité dans les jugements et pour ce faire le point de référence est : « le standard ». Au plus celui-ci sera complet, au mieux tout le monde s'en portera.

Je ne saurais terminer cet article sans parler de ce que l'on pourrait appeler le développement durable de notre hobby. Les mouvements écologistes se font sentir et influenceront sans aucun doute notre hobby dans les prochaines années. Il faudrait peut-être y penser et nous-même avancer des solutions dans certains domaines tels les yeux rouges, les frisés,... L'élaboration d'un standard dans les années futures ne pourra faire abstraction de ces courants. Ainsi donc certaines normes seront certainement modifiées en fonction du bien-être de l'oiseau et non plus nécessairement en fonction de la beauté de celui-ci.

Nous ne pouvons que nous en réjouir. Respecter l'oiseau, son bien-être, son confort à domicile et en concours sont des aspects de notre hobby qui influenceront tôt ou tard nos standards et nos habitudes et finalement ce sera une très bonne chose.

Un hobby qui évolue est un hobby qui vit !